Aulonocranus dewindti (Boulenger, 1899)
Publié dans la RFC N° 105 Janvier 1991

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Présentation

Aulonocranus dewindti fut décrit à l'origine dans le genre Paratilapia, jusqu'à la description du genre monotypique Aulonocranus par Regan en 1920. Le spécimen type provient de Moliro. Le genre est intégré à la tribu des Ectodini.

Répartition géographique :

A dewindti a une vaste répartition dans le lac Tanganyika. Des variations de coloration sont observées, mais sont assez mal définies. I1 occupe la zone intermédiaire entre les roches et le sable à faible profondeur. Au Burundi, il peut fréquemment être observé dans le même biotope que Ophthalmotilapia heterodonta.

Description :





Il s'agit là de la variété nordique. 
La variété du Sud, qui servit de support à la description de l'espèce, présente une succession de lignes horizontales bleues et, surtout, jaunes, beaucoup plus prononcées.
Les vermiculures jaunes sur la dorsale et la caudale sont également beaucoup plus marquées.

Les femelles sont argentées et présentent 3 taches latérales sombres plus ou moins visibles, la premi8re au milieu des flancs, la dernière sur le pédoncule caudal. La forme du corps est assez semblable à celle d'un Ophthalmotilapia. Toutefois, la tête est tout à fait différente, et particulièrement la bouche, du fait de la
proéminence de la mâchoire inférieure. Les nageoires pelviennes présentent un fort allongement de leurs premiers rayons sans que ceux-ci ne se terminent par des palettes.
La taille maximale pour les mâles est d'une douzaine de centimètres.

Maintenance :

Un bac de grand volume est indispensable pour cette espèce comme pour toutes celles de la tribu. Un minimum de 400 à 5001 paraît satisfaisant. L'eau sera convenablement filtrée et oxygénée.
Le pH devra être supérieur à 8. II convient de lui aménager une grande plage de sable entourée de roches. Le problème pour cette espèce est la difficulté que l'on peut avoir pour l'admirer avec ses plus belles couleurs. En effet, le bleu n'apparaît que sous forme d'irisations souvent peu visibles.
Deux solutions peuvent alors être envisagées, tout d'abord son installation dans un bac éclairé par la lumière solaire. Il est alors, paraît-il, superbe. En cas d'impossibilité, on peut éclairer le bac au moyen d'un tube bleu Philips à raison d'un tube bleu pour quatre " Blancs ". Le résultat sur des Cyprichromis leptosoma est également étonnant. De toute manière, il ne vous montrera ses belles couleurs que s'il n'est pas trop dominé.

Comportement :

Le comportement intraspécifique est assez satisfaisant si la ou les femelles bénéficient de zones de repli suffisantes. Le comportement interspécifique est très bon à partir du moment où il ne risque pas d'y avoir concurrence dans la zone sableuse. C'est ainsi que dans un bac de dimensions normales, il est relativement
difficile de faire cohabiter des Aulonocranus avec des Ophthalmotilapia par exemple, une des deux espèces risquant de trop dominer l'autre sur la zone sableuse et d'empêcher ainsi sa reproduction, voire de la refouler dans un coin de l'aquarium.
La cohabitation avec des espèces calmes : Julidochromis, Neolamprologus peu encombrants, Cyprichromis est parfaite. Bien que toujours très occupé à édifier son cratère, un mâle Aulonocranus évolue très fréquemment à mi-eau, ce qui le rend
très intéressant du point de vue de l'occupation de l'espace dans unaquarium à Cichlidés où, souvent, les poissons évoluent dans la partie inférieure du bac.

Alimentation:

En milieu naturel, il se nourrit de larves d'insectes et d'invertébrés. En aquarium, une fois bien acclimaté, il acceptera tout avec beaucoup d'appétit.

Reproduction :

Le mâle commence par construire une grand cratère de 30 à 40 cm de diamètre, toujours adossé à des roches. Il utilise pour cela du sable mais également des graviers, il n'est donc pas indispensable de lui fournir un sable d'une très grande finesse.
Il est très occupé à cette tâche et peut parfois entretenir plusieurs cratères simultanément. par une nage pilote semblable à celle des Ophthalmotilapia, il tentera d'attirer la femelle dans le nid. Il prendra alors une teinte sombre plus marquée, semble-t-il, chez la variété du Sud. Les irisations bleues sont alors éclatantes. Si la femelle est prête à pondre, elle ne tardera pas à le suivre.
Le mâle déposera sa semence au fond du cratère puis se retirera suivi par la femelle qui y, déposera quelques œufs jaunâtres, qu'elle prendra immédiatement en bouche. Pendant ce temps, le mâle se sera placé derrière elle, attendant qu'elle se soit retirée pour fertiliser à nouveau le site.
Les manœuvres se poursuivent ainsi jusqu’à ce qu’une vingtaine d'œufs soient pondus. La femelle se retire alors dans un coin reculé pour mener à terme son incubation. Celle-ci dure environ trois semaines. Les jeunes sont assez petits et leur croissance n est pas très rapide, du moins dans les toutes premières semaines. Ils seront nourris de nauplies d'artémias, de cyclops congelés, de moules hachées, etc.


© P.Burnel 2002