La photographie des poissons d'aquarium
Article actualisé en décembre 2005

Bases pour une réflexion personnelle.
(Et non pas recette pour faire des photos comme les pros !)

Préparer:

1/ Le bac
Avoir effectué un changement d'eau quelques jours auparavant.Nettoyer les vitres à l'intérieur ET à l'extérieur.

2/ Le matériel

Nous utiliserons du matériel "standard" c.à d. à la portée (relative) de tous:

- Appareil photo Reflex 24x36

- Objectif permettant la prise de vue rapprochée (certains objectifs bas de gamme ne permettent pas de prendre une photo à moins de 1m/1,20m!)

- Flash dit "Cobra"

- 1 Pellicule de 100 à 400 ISO

Les problèmes rencontrés:

1/ Le plus fréquent est le reflet de l'éclair du flash dans la vitre frontale. On y remédie facilement en prenant la photo à 45º par rapport à cette vitre ou, mieux, en collant l'objectif contre la vitre (attention au reflet sur la vitre... postérieure !). Plus l'appareil est près de la vitre et le flash éloigné de l'objectif moins le problème sera important.

2/ L'exposition de la photo : Avec les appareils modernes ayant la mise au point TTL du flash, les problèmes de sur (ou sous) exposition sont fortement atténués. TTL (Throught The Lens) signifie que le flash est automatiquement coupé quand la pellicule a reçu suffisamment de lumière.

3/ La netteté. C'est certainement le problème le plus difficile à résoudre car, malheureusement les poissons ne sont pas toujours disposés à poser devant l'objectif. La première des choses est d'avoir beaucoup, énormément de patience. Mais ça ne suffit et des problèmes techniques entrent en jeu. Il est ici nécessaire de faire quelques rappels de la technique photographique de base.

La profondeur de champ:

La PDC est la zone de netteté située entre la zone proche floue et la zone éloignée floue.

La PDC est fonction de plusieurs facteurs:

1/ La distance : Plus on est près du sujet, plus la PDC est faible, avec un objectif macro photographiant à une dizaine de centimètres la PDC n'est pas supérieure à quelques millimètres, un poisson n'aura donc que une écaille ou l'oeil de net (l'oeil est la zone de netteté privilégiée, il doit toujours être net)

2/ L'ouverture de l'objectif : Plus l'ouverture est grande (donc le chiffre bas - 5,6 est plus ouvert que 8 ou 11 !) Plus la PDC est faible.

Comment augmenter la PDC ?

1/ Photographier de loin, ce qui n'est pas intéressant pour les petits poissons.

2/ Fermer le diaphragme (= augmenter le chiffre jusqu'à 22 ou plus), en photographie rapprochée la PDC passera donc ainsi de qques mm à qques cm !

Le problème des appareils modernes tout automatique est qu'ils règlent automatiquement le diaphragme à la plus grande ouverture quand le flash est branché. Le mode "automatique" n'est donc pas intéressant. Il faut alors se mettre en mode "Manuel"

1/ Vitesse = synchro flash

2/ Ouverture du diaphragme la plus petite possible (22/36), et c'est là que le problème se corse!

Les appareils "standard" sont fournis avec des flashs soit intégrés soit "cobra" de faible puissance.

La puissance d'un flash se mesure en Nombre Guide. Plus il est grand, plus le flash est puissant. Un flash intégré a un NG compris entre 15 et 20 (au mieux !) un flash "Cobra" standard a un NG de 20/22. Or l'eau absorbe énormément de lumière et l'éclair d'un petit flash, même "poussé" par le TTL est insuffisant si le poisson est à 30 ou 40 cm de la vitre frontale, la photo est sombre, sous exposée. L'acquisition d'un flash puissant est donc indispensable (NG = 30 ou 40) mais le prix peut être très élevé. Dans le cas d'un poisson placé assez loin de la vitre frontale, il faudra ouvrir davantage l'objectif (perte de luminosité due à l'absorption de l'eau), la perte de PDC due à l'ouverture sera alors compensée par son augmentation due à une distance supérieure CQFD !

La sensibilité du film peut jouer un rôle important. Pour une lumière donnée, à une vitesse donnée, l'ouverture sera de 8 avec du 100 ISO, 11 avec du 200 et 16 avec du 400, mais la qualité baisse avec l'augmentation de la sensibilité (augmentation du grain).

La macro-photographie:

Elle est très intéressante dans le cas de petits poissons. Il faut toutefois savoir qu'un objectif "macro" est cher (± 3000f pour un 50mm macro). Or dans le cas d'un 50mm, le sujet est si près de l'objectif que l'éclair du flash passe derrière lui. Un 100mm macro est donc plus approprié, mais encore plus cher ! L'utilisation d'un flash annulaire est utile en photographie rapprochée mais posera le problème du reflet de l'éclair dans la vitre, obligeant ainsi à travailler "collé à la vitre". L'utilisation de flashs disposés latéralement ou en hauteur sera, du point de vue de la PDC plus intéressante.

Et le numérique ?

Evidemment tout ce qui précède fut écrit pour la photo argentique (diapos particulièrement). Je ne pouvais décemment pas passer à côté des appareils numériques mais j'hésitais en raison du temps important entre le moment où l'on appuie sur le déclencheur et le moment réel de la prise de vue, permettant au poisson d'avoir le temps de prendre la poudre d'escampette.

Au printemps 2004 le premier appareil numérique réflex à prix raisonnable faisait son apparition : Canon 300 D. Je l'attendais avec impatience en raison de la prise de vue quasi instantanée et du fait que j'étais déjà en possession de plusieurs objectifs compatibles et d'un flash.
Je me suis vite rendu compte que le flash Metz en ma possession n'était pas réellement compatible (fonctionnement en TTL au lieu de ETTL pour l'appareil). J'ai donc investi dans un nouveau flash (Metz 44-AF-4C). En fait il m'a fallu assez peu de temps pour me rendre compte des limites de TTL en mode manuel (méthode donnée plus haut) et j'ai souvent des photos assez sombres si je ferme un peu trop le diaphragme (y compris e photos orchidophiles). Je ne sais pas si c'est propre à mon appareil ou à tous les 300 D ; en mode autre que manuel, le mode ETTL fonctionne en tout cas parfaitement. Il me faut donc ouvrir davantage, et donc baisser la PDC. Le problème est moindre si le poisson est proche du décor mais pas encore réellement satisfaisant.
J'ai donc tatonné assez longtemps avant de finir par utiliser le flash en mode manuel et en fermant énormément le diaphragme (vers 32), il suffit de faire un ou deux tests pour régler.
Selon les cas j'utilise l'une ou l'autre technique mais je m'oriente de lus en plus vers le mode "flash manuel" qui donne une très grande PDC. Ce n'est pas tès pratique dans le cas de poissons très clairs qui réfléchissent beaucoup la lumière, là un diffuseur de lumière placé devant le flash adoucit l'éclair.
En tout cas j'ai l'impression que j'ai beaucoup plus de déchets en numérique qu'en argentique mais c'est vrai aussi que le fait de voir l'image en très grand m'a peut être rendu encore plus exigeant sur la qualité. Il est vrai aussi que l'on n'est pas limité par le coût des pellicules ni le  nombre de prises de vue, on peut donc mitrailler sans regret et faire le tri ensuite (j'ai pris 15 000 photos de toutes sortes en 1 an 1/2).

Au printemps 2005, j'ai fait l'acquisition d'un objectif macro 105 mm Sigma afin d'avoir une meilleure qualité des photos d'Orchidées (rapport 1/1 au lieu de 1/2 pour le 50 mm Canon), pour pouvoir aussi plus facilement prendre les insectes. Evidemment je l'utilise pour les poissons ce qui permet de les prendre en gros plan en n'étant pas collé à la vitre et donc en les effrayant beaucoup moins. La distance de prise de vue permet également un bon éclairage par le flash (avec le 50 l'éclair passait derrière le sujet). C'est un objectif vraiment très utile pour les petites espèces.

La photographie numérique présente également un autre intérêt, c'est de pouvoir à tout moment modifier la sensibilité de la prise de vue. Habituellement je photographie toujours en 200 ISO, parfois 100 ISO si le soleil brille bien, ce qui permet d'avoir un grain très fin. Mais je me suis rendu compte qu'une sensibilité à 1600 ISO peut être très utile dans les lieux où le flash est soit interdit soit inutilisable (Aquariums publics ou grands monuments par exemple). Cette sensibilité permet de prendre sans flash mais le grain est alors assez important et l'image nécessite souvent une petite retouche). Certes au niveau qualité ce n'est pas le "top" mais ça dépanne bien.

Pour terminer on peut ajouter qu'il ne faut pas hésiter à retravailler les photos : cadrage, netteté, suppression de "parasites" etc.. se font très facilement avec des logiciels simples. 
 

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