Exploration orchidophile dans l’Aude (avril2001) |
Actualisé en avril 2002 et
février 2012(nomenclature)
Avril 2001. Abandonnant les campagnes
provençales et tout ce qui pouvait m'en rapprocher, j’ai choisi
cette année de consacrer mes vacances à l’exploration de
l’Aude. L’occasion s’étant présentée de fixer le "
camp de base " à Gruissan, l’objectif est le massif de La Clape
ainsi que quelques stations à l’intérieur des terres.
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Il est toujours difficile de partir ainsi à
l’aveuglette à la recherche d’Orchidées car certaines espèces
ont une répartition très restreinte. Ainsi un seul pied observé
justifie son recensement dans un département… à vous de trouver
OU est le pied !!!!
Donc je n’ai quasiment aucune info sur l’Aude : On m’a indiqué le secteur de l’Hospitalet dans La Clape et 5 ou 6 stations à l’intérieur des terres…. 15 avril
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Finalement je tombe sur un Ophrys lutea.
Au cours de mon séjour je vais me rendre compte que c’est, dans
le département, une espèce très commune, formant parfois
des tapis denses (l’année dernière, dans le Var, j’avais
dû faire plusieurs dizaines de kms pour en trouver à Hyères
!), je n’y reviendrai donc pas, je l’ai trouvée partout. M’éloignant
des vignes, je découvre enfin quelques espèces intéressantes.
En cette mi-avril, les Ophrys du groupe fusca sont encore bien présentes, même s’il est vrai qu’elles sont en fin de floraison. Leur identification n'est pas évidente pour moi qui les découvre quasiment. Ophrys marmorata s’offre à mon appareil photo. Le vent est fort, pourvu que les photos soient réussies car je ne reverrai pas l’espèce. Plus loin je tombe sur des O. sulcata (enfin, pas sûr… tellement difficile à identifier, en fait il s'agit encore de marmorata, très variable) ) et O. scolopax. Je rejoins ma voiture… je me rends compte du chemin parcouru ! Près de l’entrée du domaine de l’Hospitalet je découvre des O. sphegodes (elles sont ici bien variables et parfois bien proche de O. araneola - NOTE 2002 : sans le savoir j'étais en présence de O. marzuola et O. virescens) ainsi que des Limodorum abortivum encore en boutons. |
L’après-midi, je choisis d’explorer un secteur
proche sur la route d’Armissan. Rien de bien neuf sauf une " fusca " à
bord du labelle très largement jaune, peut être ma première
O.
marmorata ou un hybride avec lutea ? Je découvre là,
toute la variabilité du groupe " fusca " tant au niveau de
la taille des fleurs que de la coloration. Il y a là des plantes
ressemblant beaucoup aux O. forestieri (ex-lupercalis) vues
dans le Var, mais également des plantes à fleurs beaucoup
plus grandes. Le groupe serait en cours de révision…
16 avril.
O.marmorata (ex bilunulata) à droite) |
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17 avril
Direction les Pyrénées Orientales :
Saint Paul de Fenouillet. On m’a signalé 3 stations d’O. tenthredinifera.
La route est longue mais les paysages superbes. Je passe à Cucugnan
mais ne m’arrête pas pour saluer son curé aussi célèbre
que celui de Camaret.
18 avril.
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19 avril
J’ai décidé de consacrer une partie de la journée à l’exploration de quelques sites au sud de Carcasonne, près de Roullens. On m’y a signalé O. catalaunica. Je trouve les sites mais ne vois pas l’Ophrys recherchée. Je trouve Orchis purpurea, O. morio, Ophrys insectifera, O. lutea, Serapias vomeracea et Aceras anthropophorum. Je trouve aussi un magnifique hybride entre Orchis morio et Serapias vomeracea, il valait le déplacement à lui tout seul. Ci-contre l'hybride entre Orchis morio et Serapias vomeracea 20 & 21 avril La Clape, rien de neuf, ça devient décevant lutea , toujours lutea. Les " fusca " sont maintenant quasiment toutes fanées… |
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22 avril
C’est dimanche, il fait un froid de canard. J’ai
décidé d’aller voir quelques expos florales. A Coursan je
découvre un stand tenu par quelques orchidophiles de Toulouse. J’achète
un joli Bulbophylum. En fin d’après-midi je me rends à
une expo artisanale dans une ferme proche de Gruissan. Tout à coup,
mon sang ne fait qu’un tour : un panneau présente des orchidées
indigènes magnifiques. Je n’en crois pas mes yeux, il y a là
les hybrides ciliata x lutea, lutea x bombyliflora et encore quelques
autres… Je bave ! J’engage la conversation avec les personnes présentes,
deux retraités passionnés qui ont collaboré à
un joli livre sur la flore narbonnaise (il me sera bien utile pour identifier
quelques plantes du maquis). " s’il vous plait, dites moi où elles
sont ".
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![]() Hybride entre Ophrys ciliata et O. lutea |
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23 avril
Le soleil ayant refait son apparition, je retourne vers ma " ciliata " pour refaire les photos et confirmer l’identification. En fait ce " pied mère " est déjà lui-même hybridé entre ciliata et lutea. Un peu plus loin je découvre une importante station de bombyliflora en pleine floraison. Je cherche en vain l’hybride avec lutea également bien présente sur le site. L’après-midi je décide de retourner vers l’intérieur des terres à la limite des Pyrénées-Orientales. La vallée vers Saint Paul de Fenouillet est assez aride et couverte de vignes. Plus loin je monte vers le col de Saint Louis où je trouve quelques Neotinea maculata et Orchis provincialis. Après le col, le paysage est verdoyant, l’élevage semble constituer l’activité agricole principale, quel changement ! Descendant vers Parahou, mon regard est attiré dans un champ par des fleurs bleues. Je m’arrête et découvre une multitude d’Anacamptis morio. Puis un cône blanc… Neotinea conica (ci-contre), uniquement présente en France dans l’Aude et les Pyrénées-Orientales. Un peu plus loin de belles Neotinea ustulata commencent à fleurir. Je trouve les sites que je m’étais fixés. Il y a les mêmes espèces mais aussi Orchis mascula. Je cherche l’hybride signalé entre ustulata et conica.. en vain. Sur une pelouse je vois de nombreux Ophrys aranifera dont un joli pied orange et une Ophrys du groupe fusca à très grande fleur (O. forestieri) |
24 avril
Repos. Cassoulet à Carcasonne 25 avril
A Talairan je trouve de véritables tapis de
lutea.
En montant vers le col de Villerouge je vois une belle Ophrys
au
labelle très rouge. Je vais jusqu’au col de Bedos. Là je
trouve : Orchis provincialis, morio, mascula en très grande
quantité, O. purpurea,
Serapias lingua, Neotinea maculata,
Aceras anthopophorum au labelle très rouge, Limodorum,
Ophrys
lutea, passionis, " fusca " . Un peu plus bas un champ offre une belle
population de
Serapias lingua et vomeracea
(Ci-contre).
O. catalaunica restera donc encore inconnue pour moi… décidément je n’ai pas de chance avec les Ophrys du groupe bertolonii ! |
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26 et 27 avril
Je termine le séjour dans La Clape où,
n’ayant rien trouvé de nouveau, je me contenterai de photographier
quelques fleurs méditerranéennes. Le petit livre est bien
utile pour mettre un nom sur les cistes, Asphodèles, géraniums,
salades sauvages. La Nature est belle et variée quand on prend la
peine de se baisser pour l’observer de près. Espérons que
ce massif sauvage sera préservé de l’envahissement des vignes
et du tourisme de masse qui se profile à l’horizon dans les " usines
à touristes " de Narbonne-Plage et Gruissan.
Ci-contre : Orchis provincialis et O. mascula.
Col de Bedos
Je tiens à remercier Jean-Marc Lewin pour son aide dans l'identification de nombrueses plantes
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