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Retour à Malte
26  au 31 janvier 2019

Texte - Photos des plantes


Pour la deuxième année consécutive nous avons choisi de nous rendre à Malte. Cette fois plus tôt, fin janvier. Quand la proposition fut faite, j’ai vite fait le tour de mes souvenirs et me suis souvenu de ce que j’avais vu en plantes fanées. Anacamptis collina et Neotinea lactea. Une troisième espèce est potentiellement visible à cette saison, c’est l’Ophrys iricolor subsp mesaritica, qui fut décrit également sous le nom de Ophrys hospitalis. Cette dernière espèce est très hâtive puisque sa floraison débute dès le mois de décembre. On m’a dit qu’il était possible de voir les dernières fleurs, avec de la chance, fin janvier.

Cette année nous avons trouvé un hôtel loin de la ville, dans l’extrême Nord-Ouest, face à l’île de Gozo. J’ai parcouru la zone en 2018 et je sais qu’elle est intéressante. J’y avais notamment vu des collina fanés.




Samedi 26 janvier.


Pas une minute à perdre, je file en voiture vers une petite chapelle au bout de la pointe proche. Le vent souffle très fort, la mer est agitée. Il ne me faut pas deux minutes pour voir mon premier pied d’Anacamptis collina. Il est magnifique, ouvert juste comme il faut, ni trop, ni trop peu. Ça commence fort ! Je poursuis mes recherches mais ne trouve que des petits pieds en tout début de floraison. Je retrouve des Ophrys bombyliflora vus en 2018, mais évidemment il n’y a que des rosettes. Dans une autre zone proche je trouve une belle touffe bien épanouie, magnifique. Encore plus loin vers la « tour rouge » rien de nouveau. Parmi les autres plantes, les capuchons de moine sont en quantité comme les Silene conica, les Oxalis pes-caprae commencent leur floraison, tout comme les romulées encore rares.




La pointe de la petite chapelle à L'Armier

L’après-midi je veux absolument aller vers les falaises de Dingli. C’est là que l’on trouve l’Ophrys hâtif. Je commence par une petite chapelle bien connue des touristes pour la vue vers la mer. Je trouve deux pieds, fanés. Recherche aux alentours... rien. Je file vers un deuxième site, plus riche selon Stephen Mifsud. A peine sorti de la voiture... aye youpi !! Pas trop frais mais on peut faire des photos. Je parcours la zone et je trouve de nombreux pieds dont certains sont encore relativement frais. Il y a quand même un gros décalage de floraison avec l’autre sous-espèce (vallesiana) vue l’an passé.

Mes deux objectifs du séjour sont remplis dès le premier jour. Mais nulle trace de Neotinea lactea !


Dimanche 27

On se balade au marché de Marsalokk à l’autre extrémité de l’ile. Le port est sympa, il fait beau. Après un casse croute sur le port on va vers la jolie baie de St Peter’s pool. C’est super joli mais la route pour y aller est pleine de trous, très désagréable. Ensuite direction la grotte bleue sur la côte Sud. On ne la voit que du haut de la falaise mais c’est impressionnant. En remontant Sophie me dit « je crois que la voiture est crevée ». Ça pour être crevée, elle est crevée et les emmm... commencent. En desserrant les deux premiers boulons je tords la clé. Les deux autres ne veulent rien savoir. Un grand père essaye de m’aider de son mieux, rien à faire. Je me vois mal parti, c'est dimanche la société de location ne répond au téléphone que par un répondeur en maltais, et Inter-mutuelles assitance ne peut rien faire car c'est une voiture de location. Je me bousille le dos en essayant de débloquer les boulons, rien à faire.



La grotte bleue, malheureusement à contre-jour
Un jeune couple dispose d’un matériel plus sérieux. On s’y met à deux. Lui, hyper costaud, tire d’un côté de la croix pendant que j’appuie de mes 100 kg et en sautant de l’autre côté. Ça résiste, ça résiste, ça résiste  mais ça cède, les deux boulons se débloquent ouf ! Par contre je peux voir que la jante est très abîmée des deux côtés, c’est sans doute la cause du problème. Pas envie de payer une jante neuve ; déjà il faudrait en trouver une ! Et pas envie de ne plus avoir de roue de secours.

Lundi 28

Je commence par aller visiter un garage proche. Le gars est cool, il sort une grosse masse et me redresse ma jante. J’espère être sauvé, je ne remettrai la roue en place que le soir après avoir constaté qu’elle n’est pas dégonflée.

Tout près de Xemxija (photo ci-contre) il y a une belle zone où j’avais vu Neotinea lactea l’année dernière, j’y retourne donc. Aucune trace de lactea. Je vois de rares collina très petits et je suis heureux de revoir des Ophrys iricolor subspc mesaritica, elles sont un peu moins avancées que celles de Dingli. C’est toujours sympa de trouver soi-même une station. D'autant plus qu'elle ne semble pas recensée dans le livre de S. Mifsud (confirmé par Stephen, c'est une nouvelle population)

L’après-midi, balade sous le soleil dans la vieille ville de La Valette.



Mardi 29

Le pneu n’est pas dégonflé. Je vais vers Bahrija. La météo n’est pas au top. Je ne trouve que quelques rares petits pieds de collina dont un avec un labelle assez décoloré. L’après-midi nous nous promenons un peu pour découvrir de jolis paysages sous un ciel tantôt bien bleu, tantôt un peu couvert. Le vent souffle fort et dégage rapidement les nuages. Nous finissons à La Chapelle où il y a les plus beaux collina.

30 janvier

Pembroke. Cette grand zone bien connue est le terrain de jeu des petits hommes en vert. Ils ont décidé de venir jouer aujourd’hui !

Du coup je me contente d’explorer la zone haute sans m’aventurer vers la mer et les coups de fusils ; cela laisse quand même beaucoup d’espace à explorer. Je ne trouve qu’un pied de collina et une petite station de mesaritica.


31 janvier

C’est le dernier jour. Je me contente de prospecter dans des zones proches de l’hôtel, après tout c’est près de la petite chapelle que j’ai vu le plus de collina dès le premier jour. Depuis beaucoup d’autres sont sortis et il y en a encore à venir. Je me régale une dernière fois de cette très belle espèce. Je constate qu’elle pousse préférentiellement dans des zones herbeuses avec un peu de terre plutôt que dans les zones plus caillouteuses et plus arides. C’est flagrant dans cette zone.

Les romulées sont un peu plus nombreuses, les capuchons de moine et Oxalis tapissent le sol par endroit. Le printemps se réveille à Malte. Je n’aurai pas trouvé Neotinea lactea qui pourtant était fané un mois plus tard l’année passée, mais vu que j’avais trouvé Ophrys melitensis qui est tardif je pense que 2018 devait être une année particulièrement hâtive pour les floraisons. Je n’ai observé que deux espèces (ou sous espèce) mais elles sont toutes les deux nouvelles pour moi, c’est donc un succès.



Zone favorable à
Anacamptis collina à la pointe de L'Armier

  

Texte - Photos des plantes

 
© 2019, P.Burnel