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Aller voir l'OM

11 au 17 mars 2022


Photos des Orchidées

Non, ne rêvez pas, je ne suis pas devenu brutalement un amateur de foot ,supporter invétéré de l'Olympique de Marseille !
Ce que je veux cette année c'est voir l'OM... l'Ophrys de Marseille, ce mini Ophrys aranifera précoce décrit des environs de la cité phocéeenne.

Vendredi 11 mars

Après une traversée de la France par le centre et les Cévennes, celles-ci sous la pluie, j'arrive à Alès. La météo du lendemain étant particulièrement mauvaise je décide une exploration rapide près de Deaux avant la nuit. Je trouve quelques Ophrys en rosette, des barlias (Himantoglossum robertianum) pas vraiment en forme et enfin un petit pied de Ophrys exaltata marzuola-occidentalis (ces deux variantes étant très vraisemblablement synonymes mais pas l'Ophrys de Marseille

Samedi 12 mars

Temps de m..... Il flotte.

Je retourne malgré tout à Deaux pour mieux explorer la zone. Je trouve des Marzuola ainsi que de possibles passionis. Toutes les fleurs sont bien mouillées.

Finalement je trouve un Ophrys en tout début de floraison, il ressemble énormément à nos aranifera. Sa fleur est assez grosse, me faisant douter de massiliensis mais, tout près, je trouve une autre fleur, beaucoup plus petite, ayant tous les caractères de l'Ophrys de Marseille. La plante serait donc assez variable en taille ce qui explique l'attribution par certains du nom massiliensis aux plantes précoces de l'Ouest également décrites sous le nom de suboccidentalis et que je préfère nommer « aranifera précoce ».

Je peux voir que le secteur héberbe beaucoup de rosettes en devenir.


Je prends la direction d'Avignon pour essayer d'éviter la zone de pluie. Je m'arrête vers Pont du Gard pour explorer un site visité l'an passé, histoire de voir s'il n'y a des choses intéressantes.
Je vois quelques barlias et des exaltata arachnitiformis/marzuola bien jolis.

A Avignon le premier site le long du Rhône est assez désert, j'y avais pourtant vu beaucoup de plantes en 2019 Je trouve des barlias et de rares occidentalis.

Sur l'Ile de la Barthelasse il y a des Barlias, dont un pied un peu étonnant, d'une couleur normale en haut et jaaunissant vers le bas (et ce n'est pas dû à la fanaison) et occidentalis  ainsi que ce qui me semble passionis  et un potentiel hybride occidentalis X passionis mais là ça devient délicat.
A Caumont sur Durance, des  barlias et un début de passionis.

Je visite Avignon.



Dimanche 13mars

Le temps est gris mais assez clair et il y a un  vent assez fort .
Sur les indications de dernière minute de Sébastien Delarbre je me rends vers l'écluse d'Avignon où je trouve rapidement des marzuola
puis de beaux passionis et barlias dont un beau pied hypochrome.

Certains Ophrys ne sont pas évidents il doit y avoir des mélanges.mais la zone est très riche et les Ophrys sont souvent localisés sous les arbres.

Après midi à la Barben.

Il y a des Barlias, forestieri, et début de passionis. Je trouve l'hybride forestieri x provincialis mais sans voir provincialis, il est un peu tôt.

Le site héberge beaucoup de rosettes prometteuses et deux barlias joliment colorées (ci-contre)

Je prends la direction de Martigues et de la pointe Bonnieu. En chemin je m'arrête pour voir un site d’Orchis olbiensis mais je ne trouve que des barlia et des forestieri.

Un peu avant Bonnieu une jolie barlia totalement hypochrome mais il tombe des cordes. J'ai bien fait de prendre la tenue normande.

À Bonnieu les barlias sont plus avancés que ce que j'ai vu jusque-là. Je vois quelques Ophrys passionis en tout début de floraison puis enfin Ophrys delforgei  bien humide.


Lundi 14 mars

Le soleil relatif est là, le vent est parti.


A Plaine St Martin une route en béton a été tracée il y a beaucoup de dégâts. Un peu plus loin le sol est jonché de restes de plateaux d'argile issus des loisirs des premiers écolos de France. Les sangliers ont également fait leur travail de déterreur. Je ne trouve pas d'orchidées et je ne m'attarde pas.

A Carro, les traces de l'incendie sont beaucoup moins visibles qu'il y a trois ans les arbres brûlés ont été coupés et évacués par contre la végétation de buissons bas est souvent très dense peu profitable aux orchidées et  je trouve donc très peu de rosettes.
   
Au-delà de la zone de l'incendie le terrain est un peu plus sympa, un peu plus naturel. Toutefois aucune orchidée n'est en fleur.,Je vois que certains s'amusent à faire des plantations très récentes de plantes invasives, figuiers de barbarie et griffes de sorcière. Ils auront du mal à les retrouver...

Je décide de poursuivre à pied vers Bonnieu pour revoir les delforgei sous le soleil. Je trouve une nouvelle station beaucoup plus importante que la première.

Dans la zone nord de Carro il y a pas mal de rosettes et un passionis en tout tout début de floraison, Je vois aussi une minuscule gagée.

J'ai rendez-vous avec Michel et Annie, les Michcool, à Sainte Croix. Ils sont toujours bien alertes et prêts à aider et conduire les orchidophiles. Les sorties avec eux sont toujours un vrai régal et la certitude de voir de belles choses.

La zone a bien grillé il y a deux ans et il est difficile de retrouver mes repères mais tant que les arbustes bas n'ont pas pris le dessus on peut encore observer beaucoup de plantes ; Forestieri, passionis arachnitiformis de toutes les couleurs et avec des lusus, provincialis et bien ssûr des hybrides forestieri x passionis ou provincialis, forestieri hypochrome magnifiques, barlias etc.. qui seront ensuite remplacés par les espèces un peu plus tardives

Tout cela est sublime.


Nous nous dirigeons ensuite vers Figueroles mais la débroussailleuse a fait son oeuvre et tout est rasé. Ca et là de rares delforgei sont encore présents, et nous trouvons à nouveau un pied hypochrome. Ils me semblent ici plus petits que ceux de Bonnieu, autant en aspect général de la plante qu'en taille des labelles.


Une fois de plus Michel et Annie m'ont rempli de joie, grand merci à eux deux.



Mardi 15 mars

Je prends la direction des calanques pour l’objectif principal du voyage.. l’OM... L’Ophrys de Marseille.
La traversée de la citée phocénne me fait perdre beaucoup de temps dans les bouchons.

Sur les indications de Michel et Annie je commence vers les Baumettes ce qui me permet de trouver dans un premier temps trois pieds déjà bien avancés dont il ne reste qu'une fleur sur chaque.

Puis un groupe bien caché près d'un autre chemin. Ca ressemble beaucoup à nos aranifera  mais avec une taille bien inférieure.
Il y aurait également, un peu plus haut, des Ophrys arachnitiformis mais, comme j'ai perdu du temps et que je veux pouvoir réaliser le deuxième objectif de la journée, je ne vais pas les voir.


A Port Miou  je trouve, dans l'ancienne carrière, de nombreux O. forestieri et quelques passionis. Il y a beaucoup de rosettes en devenir et donc à identifier et beaucoup d'autres ont les hampes coupées par les lapins.

Le chemin à pied jusqu'à la calanque d’En Vau est difficile mais joli. J'ai bien mal aux jambes. Arrivé en bas c'est la déception, nulle trace de massiliensis car les abords du chemin ont eu droit au passage de la débroussailleuse et les résidus de fauche sont étalés tout le long, laissant peu de chance à ces petites fleurs de s'épanouir.

Malgré tout je ne regrette pas cette longue et difficile marche depuis Port Miou jusqu'à En Vau en passant par Port Pin.



Mercredi 16 mars

A St Cyr sur Mer dans le secteur de Don Bosco, à l’exception de rares forestieri, je ne vois rien. La zone a bien changé depuis mon premier passage il y a de nombreuses années.

Je trouve quand même un pied de  massiliensis qui a échappé à une tondeuse.

A Bandol il y a un gros groupe de massiliensis, l'herbe couchée montre que d'autres orchidophiles sont déjà passés. Je trouve également quelques forestieri.

Vers La Valette je ne vois qu'un pied fané sur le premier site mais une quinzaine de pieds sur le suivant.

Je me rends à Tourris, mais la zone est labourée, il n'y a que quelques forestieri et barlias, beaucoup d'anémones, A. longicornu a disparu.

De là je me rends à Pierrefeu. Pas d’arachnitiformis, que des rosettes avec début de hampes, c'est très en retard par rapport à Martigues.

Je vais à Gonfaron ou je vois de nombreux Neotinea lactea dont un pied hypochrome.

Je traverse la plaine des Maures, ravagée par l'incendie de 2021. Le paysage est bien triste mais les fleurs, iris, anémones repeuplent la zone.

La Nature reprend ses droits.



Jeudi 17 mars


Petit tour a Palayson, les iris sont en forme mais pas encore d’orchidées, il n'y en a pas non plus à Ste Roseline.

Je décide donc de ne pas rester trop longtemps dans le secteur et de remonter tranquillement par la vallée du Rhône.

Mais avant cela j'ai une petite halte à faire "quelque part" pour voir une rareté : Anacamptis longicornu. Il y en a deux pieds en pleine floraison. Magnifique !

Mais la voiture me joue un sale tour avec un message "défaut moteur, faites réparer"... Je n'aime pas ça. Je décide donc de remonter, avec les risques (En fait elle est en manque de liquide de refroidissement, mais l'alerte est toujours là, enregistrée !). Elle me ramènera à Rouen sans problème après avoir fait le plein, mais le stress est là.

Malgré cela je ne remonte pas directement et j'effectue quelques arrêts. Sénas d'abord où il n'y a que des barlias, des iris et un début de passionis. Mais le secteur est sympa pour pique-niquer.

Au barrage de Donzère je trouve beaucoup d'Ophrys "occidentalis" et des barlias, puis le barrage de Chateauneuf oui il y a aussi beaucoup d'Ophrys mais le vent est fort.

La seule différence entre ces "occidentalis / marzuola" et O. arachnitiformis  semble être la coloration du périanthe moins souvent blanc/rose et plus généralement verte, ce qui n'empêche pas les exceptions dans les deux sens pour l'un et l'autre taxon. Donc....

 



Vendredi 18 mars


J'ai rendez-vous avec Jean-François pour de nouvelles explorations bien riches.

Nous nous retrouvons au barrage des Tourettes où il y a   beaucoup d'occidentalis.

Nous prenons ensuite la direction de Beauchastel qui est le locus typicus de l'Ophrys occidentalis. Il y a peu de plantes

Nous terminons au barrage de Valence où c'est une véritable forêt d'Ophrys qui nous attend. Elles sont magnifiques. Il y a plusieurs pieds "planimaculata" ainsi qu'un pied hypochrome.


Ce fut, une fois de plus, un vrai plaisir de retrouver Jean-François et de partager de bons moments devant de si belles plantes. Nous nous quittons et je reprends la route vers le Nord pour retrouver la Normanide (et le soleil !!!) dans la soirée.


Un grand merci à
Claude, Diane, Didier, Francis, Jean-François, Michel et Annie, Sébastien, Thierry

J'espère n'avoir oublié personne.






Photos des Orchidées



© Philippe Burnel 2022