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Des
Provence

11 au 16 avril 2023



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Orchidées   Hybrides et autres


Cette année j'ai à nouveau décidé une virée vers le Sud, vers la Provence avec deux objectifs, le premier est de faire un court passage vers le nord du Gard et le sud de l’Ardèche avait de compléter mes observation des Ophrys massiliensis locaux, vus en tout début de floraison en 2022 puis continuer vers la Provence avec l'objectif de voir l'Ophrys linearis très peu vu jusque là.

11 avril

Comme l’année dernière je descends vers le sud en passant par Clermont puis traversée des Cévennes où je trouve par hasard un pied de barlia semble-t-il une nouvelle station pour le département de la Lozère, le séjour commence tranquillement.

Arrivé à Alès je me dirige vers le premier spot visité l’année dernière sous la pluie. Ce soir il fait beau et chaud je trouve très facilement une multitude d’Ophrys marzuola et quelques massiliensis. Alors que l’année dernière j’avais eu beaucoup de mal à en trouver. Ils sont assez gros, assez différents, par la taille, des plantes des calanques, très proches de nos aranifera bretons ou normands


12 avril

Je prends la direction du Nord de Ales. Un premier petit arrêt vers Saint-Victor-de-Malcap me fait découvrir de nombreux Ophrys marzuola dont un lusus et massiliensis

À l’arrêt suivant, Saint-Sauveur-de-Cruzières, Ardèche, j’ai des pointages pour massiliensis. Je trouve un bon nombre de plantes cerstaines sont bien caractéristiques d'aranifera par contre d’autres posent des problèmes soit hybride avec marzuola soit marzuola ; il y a de quoi ye perdre son latin.

La précocité et la taille des fleurs des massiliiensis ne me choque pas par rapport à nos plantes normandes ou bretonnes, est-il vraiment utile de les appeler autrement que Ophrys aranifera ? Dans ce maquis (c'est peut-être la seule différence avec les plantes nordiques), les plantes ont très soif beaucoup sont aussi pliées peut-être en raison d'un coup de froid récent. Je trouve également un Ophrys scolopaxoides qui ne semble pas être un vrai scolopax.

J'ai vu ce que je voulais voir et prends donc la direction des Bouches du Rhône.


Ci-contre : Ophrys marzuola mais pas évident à classer (Saint-Sauveur)


Après midi

Je vais à Senas, site visité en 2022 mais où je n'avais rien vu. Je trouve des passionnis, lutea, forestieri, massiliensis (à confirmer) des pseudo-provincialis et des fleurs qui m'interrogent !  Ci-contre

Les limodores ont de jolies tiges mais pas de fleurs.

Plus loin à La Barben, l'ami Claude me rejoint pour passer un bon moment de prospection. Là aussi tout est très sec, c'est la fin fin forestieri, passionis, on trouve l'hybide provincialis x forestièri des lutea. Des fleurs nous interppellent ; il semble bien s'agir d'hybrides entre passionis et provinbcialis, d'autant qu'un des deux pieds est encadré par ses deux parents.

J'ai repéré un camping près de Martigues.
Panique à bord,
ils ne font que de la location de mobil-home. Les terrains qui m'accepteraient sont soit très loin soit ne répondent pas au téléphone. Je finis par trouver une chambre d'hotel, ce n'est paas franchement ma tasse de thé, même si c'est plus confortable.






13 avril

Je commence à Figuerolles où Isa m'a indiqué Ophrys linearis. Effectivement j'en trouve un joli pied mais rien d'autre. Ci-contre
Je retrouve Isa, Georges et l'adorable Marco à Carro, les Michcool n'ayant pu se joindre à nous.
Isa qui est en vacances depuis près de trois semaines connaît bien le coin et va me montrer toutes les merveilles du secteur. Malgré la sécheresse, l'incendie ravageur, les destructions liées au retrait des arbres brûlés, nous allons trouver de bien jolies plantes et surtout beaucoup d'hybrides extraordinaires.

Au premier arrêt : Ophrys splendida, passionis, lutea, bertolonii, passionis X provincialis, linearis X splendida reconnaissable de linearis pur à ses sépales bordés de jaune.

Vers le bord de mer où l'incendie avait fait des ravages on trouve des bertolonii (dont un lusus remarquable), linearis, passionis, des hybrides bertolonii X passionis. De quoi faire crépiter les APN.

A Sainte-Croix c'est la folie. Même si le site a été considérablement détruit par l'incendie et les travaux de déblaiement, même si la sécheresse fait des ravages dans la végétation, Isa me montre encore des hybrides remarquables :

Linearis x provincialis ou passionis, passionis x speculum, bertolonii X lutea, bertolonii X linearis, lutea X speculum. C'est le délire !
Nous terminons à La Plaine Saint Martin pour un bien joli  splendida  hypochrome.
Petite balade dans Martigues, c'est bien joli, mais j'ai mal aux jambes.


14 avril

Je me dirige vers l'ouest du Var ou de magnifiques hybrides speculum X splendida m'attendent. Il y en a plusieurs, tous différents mais très beaux. Ci-contre

De là je prends des petites routes, m'arrêtant ici ou là pour prospecter, sans grand succès. Je décide alors de prendre la direction de la plaine des Maures.

Le premier arrêt à Pierrefeu est peu fructueux, ici aussi tout est très sec, il reste de rares
Ophrys arachnitiformis en fin de floraison, quelques Anacamptis champagneuxii, Neotinea maculata bien avancés. Le site est bien dégradé, le bois coupé a été laissé sur place.

Un peu plus loin, après un pique-nique, je vais voir une station d'Androrchis provincialis, là aussi il y a des champagneuxii et des hampes de limodores. *

Encore qquelques kilomètres pour aller voir la première fleur de l'Ophrys tenthredinifera neglecta ; il y a de nombreux Neotinea lactea tous grillés et des rosettes de Spiranthes.
Plus loin le bord de la route a été labouré sur une grande largeur, c'est un carnage, pourtant quelques très beaux Serapias neglecta survivent.

Dans la plaine des Maures je vais visiter une station de
Ophrys incubacea, ils sont en fin de floraison, un Ophrys vetula fait son apparition ; je ne retrouve pas les hybrides, ils semblent avoir disparu.


15 avril

La SFO Rhône-Alpes organise un week-end dans le Var,

C'est une bonne occasion pour moi de me joinde à eux et de retrouver les amis : Pierre-Michel, Jean-François, Eric, Claude qui s''est également ajouté au groupe et tous les autres.

Nous passons une très bonne journée dans la plaine des Maures. La sécheresse est toutefois très importante et des sites que j'ai connus couverts d'orchidées ne nous permettent de ne voir que quelques rares plantes qui satisferont toutefois les curieux : O. vetula, incubacea, provincialis, et même un virescens que j'aurais bien mis en provincialis X splendida, des Serapias variés, un Anacamptis papilonacea inconnu sur le site et bien sûr des hybrides variés. Nous avons aussi le bonheur de croiser une jolie tortue de Hermann.

Je revois Serapias strictiflora décrit ici sous S. gregaria. Ils me semblent différents, plus petits, labelle plus en coin que les portugais vus en mars.

Suite à l'incendie de 2021 les autorités ont organisé un grand nettoyage des bords de routes afin de mieux maitriser un éventuel nouveau feu. D'un point de vue botanique c'est plutôt une grande catastrophe car tout est souvent rasé, broyé, si on ajoute la sécheresse c'est bien triste.

Au camping des Bruyères où je campe les abords ont également été nettoyés ne laissant que quelques plantes résiduelles.



16 avril

Alors que le groupe se dirige vers la mer, je préfère me consacrer à d'anciens sites vers Le Muy, il y a longtemps que je veux voir ce que sont devenus ces sites.
Je commence par un site dans la vallée de l'Endre. Là aussi il a très peu de plantes : quelques splendida, provincialis  ou Serapias neglecta.
Puis, vers La Motte, une belle station d'Ophrys provincialis qui avait été fortement détruite par un gros orage il y a quelques années, malgré les dégats il reste quelques jolis pieds et des aracnitiformis sur la fin.

Je poursuis la route vers Les Cottes et là.... Désastre !
Il y avait là une magnifique station d'arachnitiformis ... ce n'est plus qu'une vigne





De l'autre côté de la route j'avais vu mes premiers Ophrys forestieri, il y a bien longtemps.... c'est bien nettoyé.



Encore quelques centaines de mètres jusqu'à l'intersection avec la D54, il y avait là une belle zone, j'ai une pensée pour l'ami Bernard Musart qui me l'avait indiquée il y a tellement longtemps. C'est devenu un labour, probablement destiné à devenir aussi une vigne.





Un peu dégouté, je me dirige vers la gare militaire de Ste Roseline, riche en arachnitiformis et vetula, dont des pieds hypochromes.
Au Nord de l'entrée tout est (encore) bien, mais seulement un pied de vetula dans la sécheresse, mais au Sud.... on est chez les bidasses, il faut que ce soit bien propre, bien dégagé derrière les oreilles. Les rosettes de vetula portent des hampes bien rasées.

Dégouté !



Je passe une partie de l'après-midi avec l'ami Didier et sa jolie petiute pipelette dans les Rochers de Roquebrune.


Nous ne voyons  juste que de rares splendida. Tout est décidément trop sec, même pas un Serapias, les taches de verdure qui ornent habituellement les roches sont jaunes et craquent sous les pieds.


Le plaisir toutefois de revoir Viola roccabrunensis , une magnifique petite violette endémique de la région.

Plus haut vers l'ancienne maison forestière de Palayson je ne vois qu'un  splendida là où il y en a habituellement des centaines, même pas un Serapias  dans ce site normalement très riche.

Je rentre au camping où les premiers Anacamptis pailionacea ont fait leur apparition.

J'ai décidé de retrer le lendemain vers la Normandie, déçu d'avoir vu peu de plantes et aussi les jambes bien fatiguées par tant de marche.



Au matin, alors que je prends très tôt mon café avant de partir, trois visiteurs passent me faire un petit au revoir...




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© Philippe Burnel 2023