Cette année nous passons les vacances de printemps à Saint-Malo.

Dès le premier jour je me rends sur la dune proche afin de voir où en sont les Anacamptis morio et Ophrys aranifera (= sphegodes). Contrairement à l'an passé les populations sont bien nombreuses et déjà bien fleuries. Je cherche en vain Coeloglossum viride, trop tôt.

Le lendemain matin je me rends sur la pointe de la Varde où on peut trouver une petite population d'O. aranifera. L'herbe a bien poussé et je ne vois qu'un pied au bord d'un petit chemin. Comme les années précédentes il est très en retard par rapport à la population précédente. Non loin il y a quelques jolis pieds d'Androrchis mascula.

L'après-midi je me dirige vers Erquy afin d'observer les A.morio mais surtout les Ophrys funerea (=sulcata). Là aussi la population est importante : morio aux couleurs variées et funerea bien plus nombreux qu'en 2017 (année à hiver très sec contrairement à cette année). En revenant vers le cap Frehel, mon regard est attiré par une zone qui semble avoir été nettoyée. Je m'arrête et découvre de belles populations de A. morio et A. mascula. La pluie s'invitant à la fête je ne m'arrête pas au cap Fréhel (il y a des belles morio ainsi que beaucoup de Dactylorhiza maculata, mais il est trop tôt pour cette espèce

Le 5 mai je prends la direction des dunes du Morbihan pour y retrouver les amis Georges, Gérard et Jean-Yves notamment. J'ai arpenté plusieurs fois ces dunes lors de périodes estivales mais j'étais impatient de les parcourir au printemps. Nous avons beaucoup marché dans les dunes de Plouhinec afin de voir les Ophrys passionis. Nous commençons par trouver Ophrys aranifera puis Ophrys passionis. Il n'est pas toujours évident de les distinguer avec certitude mais on finit par s'y retrouver : aranifera plutôt en fin de floraison, fleurs plus petites, champ basal plus clair que le labelle alors que passionis est plutôt en début de floraison a un champ basal concolore avec le labelle et les pseudo-yeux sont noirs. Evidemment cela est valable pour les pieds typiques mais comme toujours avec les Ophrys il n'y a presque que des exceptions. Sur place on s'y retrouve mais quand il s'agit de renommer les photos face à l'écran de l'ordinateur c'est souvent moins facile. Les passionis sont très beaux et parmi des pieds typiques on trouve des plantes au périanthe rose du plus bel effet, d'autres au labelle très rouge. Les pétales latéraux souvent unis sont parfois bordés d'un épais trait rouge. Nous avons la chance de trouver plusieurs pieds aux pétales latéraux labellisés ; extraordinaire ! Puis un pied hypochrome. Parfois des plantes nous intriguent avec leur champ basal bicolore, clair en bas, sombre en haut, des pseudo-yeux ni verts ni noirs. Nous en déduisons qu'il s'agit d'hybrides entre aranifera et passionis.

Dans un champ nous voyons quelques Anacamptis laxiflora en début de floraison et non loin de là des A. morio tirant vers la fin. Immanquablement des hybrides sont observés.

Nous observons d'autres jolies plantes des dunes telles que la silène conique ou le chardon penché qui nous offre une fleur hypochrome.

Après un pique-nique bien mérité nous reprenons la route pour nous rapprocher de la ria d'Etel, toujours sur la dune. La zone est plutôt décevante. Nous observons Listera ovata, un pied de Serapias parviflora, des rosettes d'Himantoglossum hircinum, des Anacamptis laxiflora et très peu d'Ophrys passionis et d'Anacamptis morio, deux espèces qui sont ici en début de floraison, donc en retard par rapport au site du matin. Nous terminerons la balade avec un joli groupe de courlis cendrés.

Une bien belle journée sous un soleil radieux, la Bretagne dans toute sa splendeur.

Vers la fin du séjour, je retourne vers ma dune malouine. Les morio sont toujours très nombreux, les aranifera sont en fin de floraison et quelques Himantoglossum hircinum se préparent pour la floraison. Je cherche, en vain  Dactylorhiza viridis.