Fin
de saison en Catalogne, à la recherche de l'Ophrys dyris
Avril 2011 |
Cette année encore la destination pour les vacances de printemps est la petite ville catalane de L'Estartit, où je mêle mes deux plaisirs : la recherche des orchidées sauvages et la plongée sous-marine. |
Dimanche 17 avril
Après une première plongée
de réadaptation (-35m !) pendant laquelle j'ai pu constater que
la faune aquatique est toujours aussi riche dans les fonds
des iles Medes, je file vers l'Escala. Le premier arrêt à
l'office du tourisme est assez décevant. Evidemment j'ai encore
loupé Neotinea conica mais quasiment tous les Ophrys sont
grillés. Il n'y a quasiment plus de passionis et je ne trouve
que trois tenthredinifera. Je repars donc vers Carrer del Forn.
Le site a été très nettoyé. Par rapport à
il y a deux ans c'est très propre, cela donne vraiment l'impression
qu'on souhaite faire en sorte que le milieu perdure sans invasion de plantes
hautes, par contre une autre partie du site a été entièrement
ravagée, la roche est à nu ; va-t-on y construire une maison
?
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Avant de rentrer je m'arrête juste au sud de l'Estartit. Tous les Ophrys sont également grillés mais les Serapias parviflora commencent leur floraison et je découvre de nombreuses rosettes, jamais encore vues dans le secteur, d'une grande orchidée à l'aspect d'une Dactylorhiza. Certains pieds ne sont pas loin de la floraison... je reviendrai. |
Lundi 18 avril
La journée complète est consacrée
aux orchidées. J'ai prévu de me rendre dans la région
de Calders (environ 180 km) afin d'essayer de voir, enfin, Ophrys dyris
que
j'avais loupé en 2009. Cette fois personne ne m'accompagne et je
peux donc gérer tranquillement ma journée en m'arrêtant
autant que je veux. Grâce à « Ophrys » j'ai obtenu
de nombreux renseignements précis sur divers sites à visiter.
La déconvenue de la veille me rend peut optimiste car Op. dyris
est
une espèce hâtive qui était déjà en fleurs
il y a deux semaines et je risque donc de ne trouver que des plans fanés.
Je continue vers la sortie de Calders,
près d'un belvédère. Il y a des O. anthropophora,
des Op. lutea, une céphalanthère.Je cherche Op.
dyris en vain (déjà il y a deux ans !!!). Mais si je
veux m'arrêter particulièrement sur ce site c'est qu'en 2009
j'y avais trouvé des Op. catalaunica dont j'avais fait peu
de photo en raison d'une batterie d'APN déchargée et de la
deuxième oubliée !
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![]() "Pétronor", les dyris s'épanouissent
au milieu des romarins
Les premiers Ophrys dyris entre Castellterçol et Granera |
La suite de mon séjour sera assez
peu « orchidophile », l'état de floraison étant
assez peu propice et je me consacrerai donc davantage à la chasse
aux papillons. Toutefois j'ai pu observer plusieurs espèces encore
jamais vues dans le secteur :
Au sud de l'Estartit, les « Dactylorhiza » se révèleront être en fait d'énormes pieds d'Ophrys apifera extrêmement beaux. Sur le même site, au milieu des Serapias parviflora j'observerai un seul et unique pied de Serapias vomeracea. Dans les « Dunes continentales » je trouverai trois pieds d’ Epipactis microphylla et un pied de ce qui pourrait être Epipactis kleinii, ces deux espèces ne présentant que des hampes sans fleur. Je trouverai une nouvelle station de l'Ophrys scolopax tardif trouvé les années précédentes, dont un joli lusus. Mais je trouverai aussi un champ de céréales à la place d'un champ d'orchidées près de Serra de Daro, et ça... ça fait mal ! Le dernier jour, près de Gualta, sur un site que je connais bien, je trouverai six pieds de Anacamptis coriophora fragrans, espèce que je n’avais jamais observée dans la région alors que J.-M. Lewin en avait observé de grande quantités le 14 mai 2008 Le retour ne pouvait se faire sans un arrêt en Aveyron où mon ami Claude me guidera vers un joli champ où s’épanouissent Anacamptis morio, Orchis mascula, O. militaris, O purpurea, Dactylorhiza sambucina jaune et, objet de mon arrêt, Ophrys aymonini.
Pour leur aide dans la recherche de Ophrys dyris, je remercie : Antoni Canals, Olivier Gerbaud, Benoit Outrey, Elisabeth et J.-L. Roux, Joan Canals Taron. Pour Ophrys aymoninii : Claude bien
sûr, Fabien, Binousze, Georges et Jean-François (en espérant
n'oublier personne)
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© 2011 Ph.Burnel