Virée rapide dans le Vercors et la Vanoise 24/28 juillet 2024 |
Il faut bien le dire, ça m'a pris "comme une envie de pisser".
Après deux semaines dans le Calvados je commençais à tourner en rond à Rouen et, sur facebook, je voyais passer des photos d'orchidéees montagnardes, dont une série de Eric (Malawi 38) qui m'a un peu titillé : retourner dans le Vercors et revoir des Epipogons mais aussi voir Epipactis leptochila que je n'ai vu qu'une fois à Sallanches il y a très longtemps et qui est extrêmement rare en Normandie. Mardi 23 je glisse discrètement à ma femme (pour voir sa réaction) "ya de belles orchidées en ce moment dans le Vercors......" Réponse immédiate : "Qu'est-ce que t'attends, tu devrais déjà être parti" Faut pas me le dire deux fois !!!! réservation de trois nuits d’hôtel à Grenoble et le 24 direction les Alpes. Comme j'arrive relativement tôt, 17h30, l'après-midi je commence par une petite virée de mise en jambes en Chartreuse à Charmant Som. Ca fait du bien ! Il reste des nigritelles potables, quelques grenouilles, Orchis moucheron et Traunsteinera et diverses plantes. Un vieux monsieur me montre même trois chamois. Jeudi 25 Direction une borne célèbre du Vercors, visitée en 2007 en début juillet Il y a beaucoup de plantes notamment des Epipactis : helleborine et atrorubens sont fleuris en bord de route, microphylla Neottia nidus-avis sont fanés dans le sous-bois, mais surtout ce que je suis venu revoir, les Epipogons (Epipogium aphyllum) , non revus depuis 2007 (ça fait longtemps !)
Mon deuxième objectif est également bien présent : Epipactis leptochila
que je n'avais pas vraiement bien vu (une vieille observation à
Sallanches). Il est accompagné de la sous-espèce (ou variété au choix neglecta)
au labelle replié. Je suis assez surpris par la taille des fleurs de
ces deux taxons, elle me semblent en effet bien grandes par rapport à
celles des autres Epipactis.
Je finis à la Molière, les vaches ont tout brouté et il y a trop de monde. Je vois quelques nigritelles, des sambucina fanés et des Dactylorhiza maculata, ceux-ci dans une zone protégée. Le long de la route montant j'aperçois quelques Apollons que j'aurais bien aimé photographier à nouveau mais il fait chaud et ils ne se posent pas. Vendredi 26 Ca a pas mal discuté la veille sur facebook à propos des "neglecta", certains n'y voyant que des helleborines. Du coup je retourne sur le site pour faire des photos plus précises qui confirmeront neglecta. Je rencontre une responsable d'une réserve proche qui me dit qu'on peut voir des apollons vers La Ramée. L'après-midi est donc consacré à une balade dans ce secteur. Je monte jusqu'à la Croix de la Ramée d'où la vue est magnifique. Le long du chemin il y a quelques orchidées : pyramidales, O. brûlé, P. bifolia, atrorubens, conopsea Je vois quelques apollons qui ne se posent pas mais j'ai quand même le plaisir de quelques observations sympas : quelques papillons dont le machaon et un grand longicorne, Monocharmus sutor . Samedi 27 Je devais retrouver la Normandie sauf que je trouve ça complètement idiot quand on est à la retraite et qu'on peut faire ce qu'on veut d'aller s'enfiler dans les bouchons d'un week-end classé noir sur les routes..... J'appelle ma femme..... "mais tu rentres quand tu veux, tu peux même rester..." Hummm...... c'est louche. Mais où aller ?... Gilles vient de poster des photos de magnifiques nigritelles, jaunes, orange... Ce sera donc la Haute-Maurienne. Hôtel réservé pour deux nuits à Modane et c'est parti. Donc pendant que certains sont coincés dans les bouchons je me promène vers Termignon. C'est le paradis des Nigritelles. Les pointages de Gilles sont bons, je trouve des pieds de rhellicani jaunes, orange, roses Des hybrides rhellicani x conopsea rhellicani x Pseudorchis albida Parmi les Nigritelles classiques, il y a de nombreuses plantes, plus petites, plus tardives, d'un rouge moins sombre avec des fleurs paraissant plus grandes. Je me souviens alors des deux espèces décrites il y a quelques années dans le secteur : Nigritella savogiensis et N. mauriensis ce dernier semblant devoir tomber dans l'oubli, je suis donc face à savogiensis. Pour moi, devant ces plantes il y a peu de doute qu'il ne s'agit pas de N. rhellicani mais, après mon retour, l'identification de certaines photos sera plus délicate. L'après-midi, balade dans le secteur vers le Plan du lac. Nigritelles et marmottes. Dimanche 28 Retour vers Termlignon afin de trouver des zones humides pour observer Dactylorhiza lapponica. Je n'ai pas d'indications j'y vais donc à l'instinct. D'abord pas terrible plus enfin quelques plantes ayant les pieds quasimment dans un ruisseau. C'est la fin de floraison. Un pêcheur de truites m'indique une autre zone humide. J'y trouve aussi quelques plantes. Entre temps, le long de la rivière, une pinède au sol couvert de mousse épaisse me permet d'observer des centaines de Goodyera repens et des papillons Après-midi dans la montée du col de l'Iseran. Il y a beaucoup de fleurs dont une extraordianaire joubarde hypochrome, une première pour moi. Mais la zone est surtout connue pour ses minuscules Chamorchis alpina. Il y a aussi les petites nigritelles rouges et rondes. (ligne du bas photos prises sur le locus de N. savogiensis. (Il y a certainement de la rhellicani dans le tas.) Avis de Olivier Gerbaud : "c’est aussi plutôt du savogiensis. Mais au moins les deux fleurs du haut à droite fleurs peu nombreuses au labelle bien allongé) m’orientent vers « pseudo hygrophila », et celle en bas à droite plutôt rhellicani, voire cenisia." |
Philippe Burnel 2024
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