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De la Côte d'Or à la Côte d'Azur

2 au 8 Juin 2020


Texte - Photos des Orchidées - Autres plantes



2 juin.


Nous avons enfin retrouvé une liberté totale de déplacements à l’intérieur de nos frontières. J’ai donc décidé d’en profiter pour réaliser le troisième séjour orchidophile prévu durant l’hiver. Les deux premiers n’ayant évidemment pas pu se concrétiser.


Départ en direction de la Côte d’Or où je veux revoir les sabots de Venus vus en 2009 à Moloy. Mais le jeune ami Théo m’a aussi soufflé une autre station où, l’an passé, il a vu une centaine de pieds. Rendez-vous est donc donné sur un autre site un peu plus au Nord. Nous nous retrouvons facilement, Théo, ses parents et moi pour une jolie balade dans les bois.

Il y a plusieurs espèces d’orchidées plus ou moins classiques (pourpres aceras, pyramidale bifolia, atrorubens, listere) mais surtout énormément de Cephalanthera rubra de toute beauté ; c’est vraiment une belle espèce, très gracieuse.

Finalement nous trouvons quelque pieds de sabots (Cypripedium calceolus) peu nombreux mais bien frais. nous n’en trouvons qu’une quinzaine de pieds, visiblement l’année chaude et sèche ne leur est pas favorable. Après un pique-nique dans l’herbe et alors que nous nous apprêtons à nous séparer Théo me demande si je ne veux pas pousser un peu vers la touffe des sabots jaunes. On regarde la carte... il ne m’a pas poussé trop fort... nous prenons la route vers l’Est. Ils sont là au bord de la route, une magnifique touffe avec quinze fleurs. On ne s’en lasse pas.


Nous nous quittons et je reprends seul la route de Moloy. Il y a des sabots mais beaucoup moins qu’en 2009. Beaucoup sont fanés mais j’ai quand même de quoi me régaler.

Je dois trouver un camping. Je traverse des villages aux noms qui attisent les papilles : Clos-Vougeot, Gevrey-Chambertin, Nuits-saint-Georges, Chambolle-Musigny, Vosne-Romanée . Les campings ne sont pas encore ouverts après le confinement. Je m’installe au bord d’un lac de pêche, la voiture est prévue pour.

J’aurais quand même dû prendre un peu de matériel de pêche. Tout va bien



3 juin : objectif orchidées pour mouches à lunettes !




Direction le Nord des Alpes pour essayer de retrouver des Corallorhiza observés fanés en 2006. Je n'avais alors pu faire, tout à fait par hasard une photo d'une seule fleur.

Les Contamines-Montjoie tout d’abord. C’est facile à trouver, il y en a peu cette année mais mon objectif est déjà atteint. Il y a aussi quelques Dactylorhiza fuchsii. Je file ensuite vers Megève. Sur la route de l’altiport il y a un champ de Dactylorhiza. C’est un peu le bazar... alpestris, savogiensis, fuchsii... de quoi y perdre son latin. J’atteins enfin mon objectif. J’ai du mal mais je retrouve quelques pieds de Corallorhiza trifida mais aussi Listera cordata que j’avais déjà vus ici. Mais, cerise sur le gâteau, les deux espèces se côtoient, sympa pour la photo.

J’hésite à descendre plus rapidement vers le Sud et comme je trouve un camping ouvert à Praz-sur-Arly je décide d’aller passer l’après-midi vers le col des Saisies. Il y a énormément de fleurs variées : trolles, gentianes, violettes, silènes Dioique, bugles, mais aussi crocus et soldanelles dans les zones où la neige est proche, etc,etc. Un vrai bonheur. Mais peu d’orchidées là où j’en avais vu beaucoup en juillet, il est trop tôt. Je trouve juste quelques mascula et sambucina mais c’est tout.

Je fais le plein de fromage local, de ceux qui donnent l’impression de brouter les fleurs des champs quand on les a en bouche. Le temps se gâte.



4 juin



Il a plu toute la nuit
.

Direction les Bauges et une tourbière à St-Francois-de-salles. Il y a énormément de Dactylorhiza type maculata-fuchsii, alpestris, Gymnadenia conopsea.
Je finis par trouver ce que je suis venu chercher : ma première coche de Nigritella austriaca. Il n’y en a que trois mais ça me comble de bonheur. Par contre je n’ai pas trouvé pas les Traunsteineria globosa.

Je décide de poursuivre vers le secteur d'Allevard. Je ne trouve qu’un jeune pied d’Ophrys gressivaudanica avec une très petite fleur. Un peu plus haut Olivier Gerbaud m’a signalé une nouvelle population d’O fuciflora. Elles sont en fin de floraison et vraiment très hautes, c’est étonnant.
Je vais ensuite vers le Collet d’Allevard, il y a un premier pied de Pseudorchis albida, espèce que je n’avais pas vue depuis longtemps. Le long de la route il y a beaucoup de Dactylorhiza type maculata-fuchsii qui expriment bien toute la difficulté pour les distinguer et que aucun des critères utilisés ne fonctionne vraiment.

Olivier m’indique une station de Corallorhiza orange. Ils sont nombreux, très beaux et forment des petites touffes. Leur couleur est vraiment exceptionnelle ; magnifique.

Il a plu toute la journée, je dors à l’hôtel, le Camping c’est bien quand il fait sec.


5 juin



Je grimpe vers la Chartreuse, Charmant-Som. Il y a brouillard,de la pluie, du vent !

Je trouve beaucoup de sambucina, surtout des jaunes car les rouges sont grillées, des Orchis grenouille, des conopsea et enfin des Nigritella austriaca, plus nombreuses que la veille. Les cloches des vaches résonnent sur la pâture je ne peux résister à l’envie d’acheter un morceau de tomme à la fromagerie.
Un peu lassé par le mauvais temps, je prends la route vers le sud de la Drôme et plus particulièrement les rives du Roubion pour y observer l’Ophrys fuciflora subsp montiliensis, anciennement « Ophrys tardif du Roubion ». C’est un grand fuciflora, très haut à fleurs bien espacées. Je trouve également des Epipactis tremolsii, c’est la première fois que je vois cette espèce en fleur, habituellement je n’ai que les feuilles.
Je me dirige ensuite vers Salles où je dois trouver tremolosii et provincialis. Pourtant bien guidé par Jean-Francois je n’arrive pas à voir une seule plante. Bizarre !!!!

Camping à Grignan.


6 juin



Un vrai bazar ce camping, réveillé par geais, pics-verts, merles et autres volatiles. C’est chiant la nature.

Étant près de Taulignan je décide de commencer ma journée là. J’y trouve facilement Ophrys fuciflora subsp souchei, l'Ophrys tardif du Vaucluse il y a également de petits Ophrys au labelle rondouillard et à petites fleurs, Ophrys fuciflora subsp demangei très probablement.

Jean-Francois m’indique une station proche d'Epipactis tremolsii et provincialis. J’ai un peu de mal mais je trouve la zone. Epipactis tremolsii est bien en fleur mais les Epipactis provincialis sont encore en bouton. Pas de chance avec cette espèce.

Je prends ensuite la direction de Sainte-Cécile pour les Ophrys souchei. Il y en a pas mal, plus avancés qu’à Taulignan et même quasiment sur la fin. C’est joli, grand, gros. La nomenclature de tous ces Ophrys tardifs du Sud est loin d'être évidente pour moi, et ce n'est pas fini !

Je suis en avance sur mon programme et je décide de tenter ma chance encore plus au Sud, à Hyères, pour un autre fuci tardif, celui du Mont des Oiseaux. La route est tranquille et j’arrive de bonne heure. Je trouve rapidement des Serapias vomeracea var. joaninae, tardif , plus grêle et à fleurs plus petites que le type et avec une bractée plus courte. Il a été décrit comme sous-espèce, sa répartition est extrêmement limitée. Puis Ophrys fuciflora subsp montis-aviari, décrit comme espèce à part entière alors que c’est au mieux une sous-espèce. Là aussi c’est beau, grand et avec de grosses fleurs.... de quoi se poser des questions sur la cohérence de tous ces noms. M’enfin, laissons cela aux spécialistes ce qui ne m’empêche pas de penser ce que je pense.

Camping près de Bormes les mimosas. Ciel bleu et encore des piafs qui n’arrêtent pas .


7 juin



J'ai décidé d'aller faire un petit tour au Dramont près de Saint-Raphael, j'y ai passé de belles vacances il y a 55 ans (!!!!!) avec mes chères cousines. L'île d'Or est toujours là avec sa tour, les roches de l'Estérel sont toujours magnifiques. Seul le petit port du Pousseï s'est un peu modernisé

Je prends ensuite la direction du Haut-Var, dernier objectif de mon circuit, pour y découvrir l'Ophrys de Saint-Cézaire décrit sous le nom de Ophrys ligustica (On le trouve aussi sous le nom de castri-caessari qui serait antérieur mais non valide). Je dois visiter quatre sites. Deux d'entre eux ne donnent pas grand chose mais les deux autres regorgent d'orchidées : ligustica bien sûr (une sorte de mélange tardif entre incubacea et passionis) mais aussi O. santonica plus hâtifs que ceux de Saintonge qui démarrent seulement vers la fin juin.
Il y a aussi des
Gymnadenia conopsea, des Anacamptis fragrans et Neotinea ustulata fanés.

Lors d'un arrêt je trouve un site rempli d'
Ophrys santonica d'O. insectifera dont un joli pied avec un lusus (Pétales labellisant sur les fleurs supérieures). Le dernier site me permettra également de voir quelques pieds d'O.fuciflora subsp druentica.


Compte-tenu des informations fournies par Guy, je ne vais pas vers Saint-Cézaire. En effet il semble que les deux sites ne valent pas le coup cette année.

Je prends donc la Route Napoléon pour remonter tranquillement vers Gap.


8 juin.



J’ai décidé de traîner dans le secteur de Gap où j’ai fait des séjours de ski avec le collège ou, plus anciennement, en colonie de vacances.

A Ancelle je ne trouve rien de bien intéressant. A Orcieres, peu d’orchidées mais j’approche des marmottes de près. Trop mignon. Je vais vers le Champoleon, c’est superbe. Les champs sont remplis de fleurs de toutes les couleurs, je me régale les yeux de ces fleurs chatoyantes qui donnent si bon goût au fromage.

Direction le Devoluy en passant par le col du Noyer, c’est magnifique. Je trouve des Orchidées encore fraîches : sambucina, ustulata, conopsea mais aussi des austriaca en tout début de floraison. J’aimerais revoir corneliana mais il est sans doute trop tôt.

Superdevoluy, la station de mes souvenirs de colo ne comportait qu’une grande barre d’immeuble. Ça a bien changé. Quelques orchidées classiques.
Je me dirige vers Grenoble dans l’espoir de visiter le lendemain quelques zones d’altitude.

9 juin

J’ai campé au bord d’un joli lac après La Mure. Il a plu toute la nuit, le matin c’est pluie, brouillard et froid. Ça me décourage., je reprends la route vers la Normandie pour retrouver le soleil... si, si :!!!!!!!

GAME OVER !


Meri à tous ceux qui m'ont aidé pour la préparation de ce séjour ou pour les informations fournies durant le séjour lui-même : Gilles, Guy, Jean-François, Olivier, Pierre-Michel, Théo. En espérant n'avoir oublié personne.




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© Philippe Burnel 2020