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Du Nord au (presque) Sud

10 au 16 juin 2025




Photos

10 juin

J'arrive dans les Ardennes pour essayer de trouver mon premier objectif : Dactylorhiza sphagnicola.

A Taillette Je trouve quelques D. maculata (elodes ?) en traversant le champ menant au marais.
La progression dans la tourbière est très difficile heureusement j'ai pris les bottes. Je suis récompensé par de très beaux Dactylorhiza sphagnicola.  On peut également voir beaucoup de linaigrettes et de Droseras.

Au Gué d'Hossus
Après avoir marché environ 700 mètres le long de la frontière belge on arrive à la tourbière. Celle-ci est aménagée avec des chemins en planche de façon à ne pas détériorer le milieu.  Comme il n'y a pas de chemin pour aller vers le sud de la tourbière je prends le chemin qui va vers la frontière belge. Je m'en écarte juste de quelques mètres pour photographier des orchidées. La partie Sud semble vraiment très humide et je ne m'y aventure pas.
Je rencontre un chasseur de papillons qui m'indique quelques autres petits chemins à explorer. Effectivement je trouve encore des Dactylorhiza dont un pied de « elodes » dans la tourbe. Je ne suis qu'à quelques métres de la Belgique.
Un Grand Sylvain bien abimé vient se poser sur mon saucisson dans le coffre de la voiture. C'est une première observation de l'espèce pour moi.

Le chasseur de papillons m'a aussi dit que le secteur où je souhaite me rendre ensuite n'est pas autorisé (réserve)
Je vais quand même y jeter un œil. Il n'y a aucun panneau d'interdiction le long de la route, donc je tente.
En fait le panneau est plus loin à l'entrée de la tourbière. Je décide d'y entrer mais en faisant le tour de la zone clôturée. Je trouve quand même quelques sphagnicola dans la zone au-delà de la réserve.
D'autres plantes sont intéressantes dans ces marais : linaigrettes, Drosera, caneberge, trèfle d'eau par exemple. Mais également des insectes, un Grand Sylvain viendra ainsi se poser sur un morceau de saucisson dans mon coffre de voiture.

La photo est moche et le papillon abîmé mais c'est une première.

Sur la route vers Charleville je trouve une belle station de Dactylorhiza maculata dans une zone très humide le long de la route des Hauts Buttés.

Visite de Charleville-Mézières, la place ducale est magnifique.



11 juin

Après une route un peu longue puisque mon GPS me fait passer par des petites routes belges, j'arrive enfin vers Nancy. Là encore on rentre dans un territoire interdit
L'objectif et de voir les hybrides entre Epipactis palustris et atrorubens vus il y a 5 ans avec Monique José Hervé et Marc. D'après Hervé je vais être trop tôt.
Le problème c'est que je n'ai plus les pointages exacts. Il y a des listères, des insectifera, des atrorubens en tout début, les palustris sont en bouton.
La zone est très sèche et a bien évolué (ou plutôt mal) la végétation commence à envahir un peu tout  Il y a en fait très peu de plantes fleuries.  Je cherche un vain les Cephalanthera rubra.
Hervé avait vu juste, c'est trop tôt, c'est sec, peu de plantes.


Je prends la route vers l'ouest du département des Vosges.
A Attignéville sur un "coteau calcaire je peux voir des Anacamptis  pyramidalis, des Orchis bouc, Ophrys fuciflora, Orchis anthropophora

A Vouxey, il y a Epipactis muelleri et  E. leptochila mais je ne retrouve aucun E. microphylla dont on a ici la seule station vosgienne (vus en 2020)

A Domrémy
Platanthera bifolia  est en fin de floraison, il y a Ophrys apifera, A. pyrmidalis, E. atrorubens. Il devrait aussi y avoir des limodores mais je ne trouve pas

Carrière de Coussey,  émmergent des herbes. Elles sont plus tradives que celles de Domrémy, c'est étonnant car normalement (en Normandie au moins) chlorantha vient avant bifolia. C'est l'inverse ici !!! Je regarde mieux, l'éperon est aplati (comme chlorantha), les pollinies sont "variables" parfois parallèles mais plus écartées que chez bifolia, parfois légèrement divergentes.
Le soir je vérifierai sur l'atlas de la FFO, elles sont indiquéées en bifolia mais je me demande vraiment si nous ne sommes pas ici en présence de Platanthera muelleri. Je pense que cette espèce méconnue chez nous a souvent été référencée comme bifolia
Je vois aussi des Ophrys Insectifera, et apifera
.

12 juin

Journée en famille à Rouvres.


Les travaux de rénovation du restaurant familial sont extraordinaires.

La toute nouvelle "étoile Michelin" orne fièrement la facade.


13 juin


Reprise de la route vers le Sud, vers la Haute-Marne.
Premier arrêt à Aprey (photo ci-dessous). La zone est magnifique, riche en orchidées. Il y a des Gymnadenia conopsea, Platanthera bifolia, Dactylorhiza maculata, Ophrys insectifera, listeres. C'est le début des Gymnadenia odoratissima et surtout trois pieds de Herminium monorchis, une orcchidée qu'il est difficile de trouver tant elle est petite et rare.

Passage ensuite à Auberive ; les sabots jaunes sont bien fatigués.

Marais de Germaines :
il faut remercier l'ami Nicolas Helitas pour les infos car je n'aurais jamais trouvé tout seul. Le but est de voir l'espèce décrite sous le nom de Dactylorhiza devillersiorum. Selon les auteurs il s'agit soit de wirtgenii soit de traunsteineri. Bref, un Dactylorhiza, donc une prise de tête !
Après une longue marche j'arrive au marais ; je n'aime vraiment pas ce type de milieu où on peut enfoncer les bottes jusqu'en haut. Je me me contente donc de quelques plantes en début de floraison.
En fait, j'ai photographié des incarnata et un seul wirtgenii !!!! ... C'est ballot. En fait je devais traverser le ruisseau mais comme je me suis largement enlisé en haut de la pente, je n'ai pas vraiment voulu m'aventurer très bas. Je n'ai qu'une hâte retrouver un sol plus ferme. Le retour vers la voiture est difficile tant il fait chaud.




14 juin

sud du lac Léman
Dans ce secteur j'espère trouver le troisième Dactylorhiza objet du périple : Dactylorhiza ochroleuca, un incarnata jaune.
Le premier marais sur la commune de Pérignier ne me permet de voir que Epipactis palustris mais pas de Dactylorhiza ochroleuca.
Je me dirige ensuite vers le marais de Margencel où je rencontre un groupe mené par la SFO Rhones-Alpes. Il y a assez peu d'orchidées mais nous observons quelques Anacamptis palustris, Dactylorhiza ochroleuca (un seul pied),  deux Liparis loeselii et un Epipactis palustris. C'est vraiment maigre mais je peux enfin voir D. ochroleuca
Je quitte le groupe pour me diriger, sur les indications de Guy vers le marais de Banges, au nord du lac du Bourget afin d'y observer des incarnata blancs et comparer avec ochroleuca. Je trouve Epipactis palustris, Gymnadenia conopsea, Platanthera bifolia mais les Dactylorhiza incarnata sont fanés.
La chaleur m'épuise de plus en plus
Pas d'hôtel à Chambéry j'en trouve un à Grenoble du coup je fais un arrêt à Planchamp pour revoir Ophrys gresivaudanica je ne me souvenais pas que c'était si petit. Beaucoup pensent que c'est la même chose que O.santonica.
Un peu plus haut je ne retrouve pas Epipactis placentina  mais il y a de jolies céphalanthères rouges.



15 juin


Je consacre la journée pour faire un tour en Chartreuse. Je commence à Charmant Som. C'est dimanche, il y a du monde (sans parler de tous les cyclistes qui envahissent les routes avec le sentiments d'être les seuls au monde !
Sur les prairies je trouve facilement Coeloglossum viride, Pseudorchis albida, Gymnadenia conopsea, Nigritella austriaca, Traunsteinera globosa. Les D.sambucina sont fanés et les rhelicani en bouton.

Je mange au col du Granier et là c'est la pluie et l'orage qui gronde, heureusement, ça ne dure pas.
Je m'aventure quand même pour trouver des sabots...
Au bord de la route il y a des Dactylorhiza fuchsii, Gymnadenia conopsea et listeres, Platanthera bifolia, Ophrys insectifera. Je trouve les sabots mais ils sont fanés. Un peu plus haut il y a une grande zone humide avec des Dactylorhiza type alpestris mais les bottes sont restées dans la voiture.

Vers le désert d'Entremont la zone est très sympa il y a fuchsii, les trois Cephalantheres (rubra fané), Platanthera bifolia, militaris fané, Epipactis spp, Neottia, listeres, conopsea,
E. atrorubens en bouton. Et des sabots fanés . Il y a vraiment de quoi faire.
J'en profite aussi pour faire quelques photos d'insectes posés sur des ombellifères.


16 juin

Après une nuit prés de Montélimar (ce qui me permet de faire une recharge de nougats), je vais à Meysse pour chercher Epipactis provincialis, en vain, mais il y a des papillons dont la Silène
Dans le secteur des salelles je retrouve les pieds vu en 2021 mais ils sont complètement finis. Les recherches sont également vaines un peu plus loin le long de la rivière. Je souffre beaucoup de la chaleur, marcher est un gros effort. Je mange le long de la rivière, c'est rafraîchissant.

J'ai prévu ensuite d'aller faire un tour vers Sainte-Cécile pour y revoir l'Ophrys souchei. Le mistral est terrible, 80 km/h d'après la météo. Les photos ne vont pas être faciles. En fait il n'y aura pas de photos. Tout est grillé, l'herbe est jaune, les quelques pieds rencontrés sont totalement finis.
J'avais prévu de poursuivre jusqu'à la région de Cavaillon pour la même espèce mais je juge qu'il est inutile de faire encore des kilomètres pour ne voir, sans doute, que des pieds grillés par le soleil.
Mon périple se terminera donc là, presque au Sud. Je garde les pointages de Cavaillon pour l'an prochain, si tout va bien.





Merci à Monsieur J.-M. Hervouet pour les infos fournies pour voir D. sphagnicola, à Hervé Parmentelat pour les sites vosgiens, à Nicolas Helitas pour les sites de Haute-Marne, à Guy Lamaurt et Vincent Boilat pour les sites au sud du Léman.


Photos


Philippe Burnel 2025