Les Cichlidés du lac Tanganyika  
A - Présentation du lac

Le lac Tanganyika est le second lac le plus profond du monde (-1470m) après le lac Baïkal, ce qui constitue certainement sa caractéristique géographique principale. Mais les poissons ne vivent pas au-delà de 200 mètres de profondeur, ce qui, on en conviendra, n'est déjà pas si mal! Il occupe une partie de la grande faille africaine, sa longueur est de 670 kms pour une largeur de 70 kms au maximum et une surface de près de 32 000 km². Il est bordé par quatre pays : Le Zaïre (actuellement rebaptisé République Démocratique du Congo) occupe la totalité de la côte ouest, la Tanzanie une grande partie de la côte est, à l'extrême sud on trouve la Zambie et, enfin, le nord et nord-est appartiennent au Burundi. Le lac fait partie du bassin hydrographique du Congo dans lequel il se déverse par l'intermédiaire de la rivière Lukuga, à Kalémié au centre de la côte ouest.

Plus qu'un lac il s'agit d'une véritable mer intérieure agitée par le ressac, avec ses tempêtes. L'eau y est fortement oxygénée (à saturation) et fortement minéralisée. Le pH est compris entre 8.8 et 9.3 (Konings, 1988), la conductivité entre 550 et 600 µsiemens/cm. La température varie entre 23 et 27°C. D'un point de vue aquariophile, les deux facteurs les plus importants pour une maintenance correcte des Cichlidés sont le pH et le taux d'oxygène. Nous reviendrons sur ces points dans le paragraphe consacré à la maintenance.

L'ensemble des côtes représente une longueur d'environ 2000 kms et est constitué en majeure partie de zones rocheuses alternant par endroits avec des zones sableuses ou des estuaires. Ces côtes rocheuses ne sont, toutefois pas uniformes puisqu'elles peuvent être constituées de roches de taille modeste ou par des blocs mégalithiques imposants.


Le Tanganyika à Resha, Burundi

La population de Cichlidés de ce lac est particulièrement remarquable et étonnamment variée par rapport à celle des lacs voisins Malawi et Victoria et ceci même si le nombre d'espèces y est moindre.

Les Cichlidés ont peuplé tous les types de biotopes, depuis les zones agitées par le ressac jusqu'aux zones profondes vaseuses en passant par les grandes étendues sableuses ou, au contraire, les zones rocheuses strictes ou la pleine eau. Ici, chaque espèce est étroitement inféodée à son biotope. Si certaines espèces ne s'éloignent jamais des rochers où elles vivent en solitaire ou en couple, d'autres vivent en grands bancs fourrageant sur le sable.

Toutes les stratégies alimentaires possibles y sont utilisées : planctophages, piscivores, insectivores, filtreurs de sable, brouteurs, mangeurs d'écailles etc...

Mais, plus que nulle part ailleurs, les comportements reproducteurs sont d'une extrême diversité. Non seulement on trouve des pondeurs sur substrat et des incubateurs buccaux mais, au sein même de ces deux types reproducteurs, il y a plusieurs comportements différents. Au total on a recensé (Konings, 1992) 19 stratégies reproductives différentes chez les Cichlidés lacustres.

On comprend donc aisément l'engouement que ces poissons provoquent chez les amateurs d'autant plus que certaines espèces allient beauté des couleurs et intérêt du comportement. Le lac Tanganyika abrite en fait certainement la population piscicole la plus intéressante à observer.

Nous aborderons ici les différents groupes de Cichlidés qu'il est possible de rencontrer, tant chez les amateurs que dans le commerce.

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