Suite à plusieurs demandes, je mets en place cette rubrique qui a pour but, progressivement, de tenter de répondre aux nombreuses questions que se posent les débutants.
Le principe est simple : vous m'envoyez vos questions par mail, j'y
réponds directement (quand je peux, ou alors je cherche la réponse
auprès de personnes plus compétentes) puis j'intègre
la question et la réponse au site lors de la Mise à Jour
suivante si j'estime que la question et la réponse peuvent avoir
un intérêt pour un grand nombre de personnes. A l'avenir,
je serai sans doute amené à créer des rubriques pour
mieux s'y retrouver.
Toutefois avant de poser une question assurez vous que la réponse
ne figure pas déjà dans deux livres que l'on peut considérer
comme des ouvrages indispensables à tous les débutants :
Le grand livre des Cichlidés de Ad Konings et le Guide des Cichlidés
de l'AFC
Vos questions : /
Général :
Q : A propos de l'article "Recette de base
pour nourrir vos poissons" une chose me tracasse c'est la décongélation,
recongelation des produits.
R : Pour la recongélation, j'avais moi-même été
surpris par cela voici une grosse quinzaine d'années. On m'avait
alors donné 2 raisons permettant la recongelation : 1/ la décongélation
doit être la + courte possible de façon à éviter
la prolifération bactérienne. C'est pourquoi il faut hacher
alors que c'est encore au moins partiellement congelé. 2/ La recongélation
est possible s'il y a modification de la structure de l'aliment, c'est
le cas ici avec le hachage. C'est également le cas, si je me souviens
bien, quand le produit est cuit entre les 2 congélations (sous certaines
réserves).
Q : Peut-on donner du coeur de bœuf à des poissons ?
R : Les aliments à base de produits issus d'animaux à
sang chaud contiennent des graisses qui ne sont solubles qu'à la
température corporelle de ces animaux (soit globalement 37 °C)
dans le milieu aqueux vers 25 °C ces graisses ne sont pas liquides
et s'accumulent dans les organes, dont le foie. A long terme les graisses
provoquent des pathologies préjudiciables à la santé
des poissons. Donc, même si les poissons apprécient le coeur
il est toujours préférable de ne pas en distribuer, sauf
cas exceptionnel de poissons dont le métabolisme est capable d'assimiler
ces graisses, c'est à dire, à priori, seuls les carnivores
stricts. Notons que certains ouvrages déconseillent toute
nourriture contenant, même en partie, des produits provenant de mammifères.
Q : Mes poissons du Malawi "gonflent" et
finissent par crever. Que faire ?
R : Tout d'abord, le problème n'est pas spécifique
au Malawi, il touche aussi les poissons du Tanganyika, particulièrement
les brouteurs tels que les Tropheus et certaines espèces
d'Amérique (Les Thorichthys, y sont sensibles.).
Ensuite, il ne faut pas confondre gonflement dû à un problème
alimentaire causé par une alimentation inappropriée et provoquant
une occlusion intestinale et gonflement dû à une maladie.
Le 1ere cas est évité par une alimentation correcte,
on peut éventuellement essayer un traitement par inoculation d'huile
de ricin pour les déboucher.
Le 2ème cas est plus délicat. Déjà, il
faut se dire que, quand on s'en rend compte, c'est à dire quand
le poisson est déjà bien gonflé, il est souvent trop
tard. Les premiers symptômes sont : manque d'appétit et selles
filamenteuses, puis gonflement, apathie et mort. L'épidémie
peut décimer une population en quelques jours.
La règle est donc d'éviter l'apparition de la maladie.
Une maintenance défectueuse sensibilisant davantage les poissons,
on veillera à ce que toutes les valeurs physico-chimiques de l'eau
correspondent aux besoins des espèces maintenues. Les changements
d'eau sont particulièrement importants et la surpopulation est également
un facteur favorisant. Une maintenance parfaite évite en grande
partie la maladie. Toutefois certains porteurs de la maladie (on peut les
qualifier de "porteurs sains") peuvent contaminer de nouveaux venus qui
n'ont jamais été mis en contact avec la maladie (poissons
sauvages par exemple).
Si la maladie apparaît il faut traiter IMMEDIATEMENT : métronidazol
(Flagyl ND) à raison de 1 g pour 100 litres. LE TRAITEMEMNT DOIT
SE FAIRE DANS LE NOIR LE PLUS ABSOLU car le produit est dégradé
par la lumière. Après environ 3 jours on change 1/4 de l'eau
environ et on complète en métrodinazole. Le traitement dure
ainsi de 8 à 10 jours. On peut également augmenter la température
à 32 °C (attention certaines espèces ne supportent pas
cette température). Les poissons déjà bien gonflés
ne seront peut-être pas sauvés mais on évitera la propagation
du mal. Contrairement à ce qui peut être dit, le traitement
ne stérilise pas les poissons. Evidemment on étudiera ensuite
attentivement les conditions de maintenance de façon à ce
que le problème ne se pose pas à nouveau.
*** Lire : "Pathologie intestinale des Tropheus", 1993, Jean-Yves
Iltis - Rev Franç des Cichlidophiles N° 133 & 134.****
Q : Où trouver de beaux Cichlidés dans la région
de Rouen ?
R : Actuellement (fin 1999) le seul magasin susceptible de fournir
du poisson de qualité est l'Animalerie du Cailly route du Canal
à Bapaume/Canteleu. C'est le seul à fournir du poisson sauvage
(provenance Abysse) mais il ne faut pas hésiter à commander
ce qu'on désire. Les autres commerces ne fournissent que des poissons
de très médiocre qualité en provenance d'élevages
industriels à dénomination très fantaisiste, dégénérés
sans parler des hybrides. Sinon, il ne faut pas hésiter à
faire des kilomètres pour aller voir Eric à Champigny (Abysse).
Le magasin "Le Nautilus" à Petit Quevilly offre un choix intéressant
à des prix raisonnables pour qui n'est pas trop regardant sur la
qualité (provenance "Holland Cichlid").
Q : Peuplement d'un aquarium. ( Tanganyika ) Dans la littérature
spécialisée, il est conseillé d'attendre 3 semaines
avant d'introduire des poissons. Dans un bac ou après 12 jours,
nous avons : PH : 8,5 Nitrate : 25 mg /l Nitrite : pas mesurable ( sensiblement
0 ) Dureté : 20 TAC : 15 - Faut il attendre encore une dizaine de
jours ? - Peut on peupler ?
R : Tout dépend si le bac a été ensemencé
en bactéries (ancien filtre nettoyé dedans par exemple) ou
s'il a été démarré sans bactéries. Avec
une bonne population de bactéries on peut peupler très vite,
il m'est ainsi arrivé de peupler des bacs de 250 l en 2 jours simplement
parce que j'y avais nettoyé entièrement des masses filtrantes.
Par contre si le bac est parti de zéro il faut se méfier
car il risque d'y avoir un apport de matières organiques trop important
pour la petite population bactérienne. On a alors au bout de quelques
jours une montée de nitrites. Il faut peupler progressivement, sans
trop nourrir et en mesurant régulièrement les nitrites. Il
faut surtout avant de mettre les poissons, c'est à dire quand le
bac tourne à vide, penser à nourrir les bactéries
: manteau de moules haché, quelques cc de lait, un peu de paillettes
par exemples permettent à la population bactérienne de proliférer
et à la montée de nitrites de se faire en dehors de toute
population piscicole.
Q : J'ai un aquarium de X litres, je ne sais pas quels poissons mettre
!
R : C'est vraiment la question la plus difficile. Tout dépend
des goûts de l'aquariophiles, de ses moyens financiers, de l'aménagement
de son bac (équipement technique et décoratif), de ce qui
peut éventuellement être disponible à proximité
de chez lui, etc. Donc dans le cas de questions de ce genre il faut être
le plus précis possible. Il faut aussi savoir qu'un aquarium de
250 litres (par exemple) est considéré par certains comme
une piscine et par d'autre comme un verre d'eau !!! Dans 1000 litres on
met une belle communauté de Tanganyika ou de Malawi alors que c'est
vraiment un début pour démarrer les grands Cichlidés
d'Amérique Centrale !
mai 2000 // Q : j'ai mis en eau un bac de 80x80x80cm
soit 512 litres théoriques d'eau de conduite. Aujourd'hui je mesure
: GH=15°gH / KH=11°gH / pH=9 / NO2=1,6 mg/l, des algues vertes
apparaissent sur les roches. Ce bac est rempli d'un ébouli de pierres
de meulières dans le but avoué d'y accueillir des Cichlidés
est-africains (ben oui, rapport à mon eau de conduite). Alors Tanganyika
(proche de mon eau) ou Malawi (proche de mes goûts) ? Et puis, qui
avec qui et au nombre de combien. Par pitié, des infos avant que
je ne transforme ce bac en HLM pour hamsters.
R : Voilà une question plus précise. Les bacs
en hauteur semblent à la mode en ce moment, c'est la 2ème
question du genre. Tout d'abord rappelons qu'il est très difficile
de décorer un bac très haut et peu large, l'eau écrase
le décor et on a l'impression d'avoir la tête dans les cailloux.
Ensuite il est difficile de réaliser un décor de roches puisque
la base doit être large pour que le sommet soit haut et, si vous
ne voulez pas d'ennuis, stable. Ensuite le comportement des poissons est
très différent en fonction de la forme du bac. Prenons le
cas précédent avec une base de 80 x 80, cela nous donne une
distance maximale de environ 112 cm (carré de l'hypothénuse
etc...) et une surface de 0,64 m². Un bac standard du même volume
(500 l) mesure 200 x 50 x 50 et donnera une distance maximale de plus de
2 mètres pour une surface de 1 m². Entre 1 mètre de
distance de fuite et 2 mètres, on comprend que le comportement des
poissons sera différent et on ne peuplera donc pas l'aquarium de
la même façon. Il sera également difficile de réaliser
deux amas rocheux distincts pour créer plusieurs territoires. Donc,
que faire ? En fait ce bac serait assez intéressant pour maintenir
quelques espèces amazoniennes dans un décor de racines
et plantes : Cichlidés nains au sol, un couple de Pterophyles et
un gros bancs de tetras.
Malawi : la surface étant réduite, la distance
de fuite également, on ne pourra se contenter que de quelques espèces
relativement peu agressives. Aulonocara, Labidochromis ,
Labeotropheus.
On veillera lors de l'introduction future de nouveaux poissons à
ce qu'ils ne soient pas massacrés (utilisation de tuyaux PVC suspendus).
Autre solution : On met 25 M'bunas dans un décor très réduit.
C'est viable, mais est-ce encore un aquarium digne de ce nom ?
Tanganyika : les espoirs de maintenance correcte me paraissent
plus grands. Voilà ce que je ferais : décor de fond réalisé
avec une plaque de décor moulé telle que les réalise
T. Pallier (il faudra que je mette l'article en ligne, en attendant, il
a été publié dans AP n°28 et RFC n°
193). Le sol : sable fin avec coquilles d'escargots et 2 amas asymétriques
de roches dont un atteignant la moitié de la hauteur.
Population : le sable est occupé par des lamprologues conchylicoles,
les amas de roches par des lamprologues pétricoles (Julidochromis,
Neolamprologus leleupi par exemple), des Cichlidés-gobies peuvent
également compléter la population. La pleine eau est habitée
par un petit banc (6/7 individus) de Cyprichromini qui prendront la plaque
verticale pour un bout de falaise.
Amérique Centrale : personne n'y pense mais je verrais
bien un joli couple de Thorichthys avec ses alevins et un
groupe de vivipares (formes sauvages, pas les horreurs du marché
aquariophile), on pourrait même y ajouter un couple de ces magnifiques
petits "Archocentrus" nanoluteus.
Q : Qu'est ce que la reproduction "en harem" ?
R : On parle de reproduction "en harem" la tendance qu'ont les
mâles de certaines espèces à dominer un territoire
dans lequel plusieurs femelles évoluent. Chacune ayant son propre
territoire au sein de celui du mâle. Les Apistogramma ont
fréquemment ce comportement mais l'exemple le plus typique est sans
doute celui de Neolamprologus callipterus, chez cette espèce
les femelles sont de taille considérablement plus petite que celle
des mâles et sont conchylicoles. Les mâles n'hésitent
pas à venir "piquer" des coquilles à leurs voisins, s'appropriant
par la même occasion femelles et jeunes. Chaque mâle a ainsi
un domaine constitué d'un lit de coquillages dans lesquels les femelles
ont élu domicile.
Q : Filtration. Comment faire un bac à décantation,
Quelle masse filtrante?
R : Notion de base sur la filtration.
C'est juste pour donner quelques idées aux bricoleurs. Détailler
nous emmènerait trop loin.
Q : Quel décor pour un bac Malawi ? Je sais qu'il faut énormement
de cachettes mais je ne sais pas quelles pierres et racines mettre, ni
le type de sable etc ....
R :Enormément de cachettes !! tout est relatif et tout
dépend des espèces ou "groupes espèces", pour les
Haplos par exemple il n'y a pas besoin de beaucoup de cachettes, juste
quelques unes pour les femelles en incubations. Pour les Mbunas il en faut
davantage mais là aussi tout est relatif, en surpeuplant un peu
le bac tout s'arrange. En fait le principe est : fournir des cachettes
pour que les poissons ne les utilisent pas !!! (tiens j'aime bien la formule
!). J'explique : des cachettes pour qu'ils sachent qu'ils peuvent y aller
au cas où mais surtout il ne faut pas qu'ils y passent leur vie
sinon on ne les voit plus !!! Equilibre subtil !!!
Racines : elles sont à éviter si elles n'ont pas séjourné
plusieurs années dans l'eau sinon elles acidifient l'eau en libérant
des tanins.
Sable : fin. 1 cm d'épaisseur suffit s'il n'y a pas de plantes.
On évite le sable grossier et coupant, particulièrement pour
les espèces qui fouillent le sol (Lethrinops par exemple).
Roches : tout dépend où on habite !!! ainsi en Normandie
on va récupérer des gros galets ronds sur la plage, en Bretagne
des granit ou des shistes. En Lorraine si on peut récupérer
des grosses roches à trous c'est super. Et en Auvergne des roches
vocaniques. Sinon il y a les commerces de matériaux de constructions
qui vendent des roches pour terrasse mais c'est souvent trop plat. Il faut
juste éviter les roches toxiques et les calcaires trop tendres (mais
les roches calcaire dures conviennent pour les bacs d'eau dure).
Il faut essayer de faire un décor homogène, c'est à
dire avec la même sorte de roches, esthétiquement c'est mieux.
Il y a aussi les décors en roches artificielles mais là
c'est une autre histoire.
Malawi
Q : Dans 400 litres, en m'appuyant sur les livres, je pense mettre
: Pseudotropheus saulosi, Labidochromis "HONGI", Labidochromis "MBAMBA",
Labidochromis chisumulae, Cynotilapia afra. Un trio de chaque, c'est viable?
R : Pour les Mbunas (mais c'est valable pour tous les Cichlidés)
il est préférable d'éviter de faire cohabiter des
mâles qui se ressemblent trop : saulosi, Cyno afra sont bleus à
barres noires. De plus la cohabitation de 3 espèces de Labidochromis
peut provoquer des hybridations. Donc ça ne va pas coller. Même
s'il n'y a pas d'hybridation on risque d'avoir des poissons qui, se ressemblant
trop, vont entrer en concurence les uns avec les autres.
Il faudrait donc trouver des espèces à mâles jaunes
(daktari par ex) ou/et des Melanochromis à bandes longitudinales
ou encore des Pseudotropheus un peu différents comme le Ndumbi
Red Top.
Tanganyika
Q : Peut-on faire cohabiter Julidochromis regani et J.
ornatus
R : Il est fortement déconseillé de maintenir
dans le même aquarium des espèces proches en raison des risques
d'hybridation, sans parler des risques au niveau des comportements qui
risquent de venir en concurrence. D'une manière générale
on évitera donc toute cohabitation d'espèces appartenant
à des genres relativement homogènes. Parmi ceux-ci nous pourrons
citer les Julidochromis, Tropheus pour le Tanganyika mais également
les Thorichthys d'Amérique Centrale, les Cynotilapia
du Malawi, Pelvicachromis d'Afrique de l'Ouest, Laetacara
d'Amérique du Sud. Cette liste est, bien entendu, loin d'être
exhaustive.
Q : J'ai un aquarium de 150 litres, je voudrais y mettre des Cichlidés
du Tanganyika : conchylicoles et Julidochromis. Est-ce possible
?
R : Il est tout à fait possible de réaliser un
aquarium "Tanganyika" dans 150 litres. Il faut toutefois se limiter aux
petites espèces. Dans le cas précis, un groupe de conchylicoles
de
la même espèce (2 espèces distinctes entreront en concurrence)
pourront cohabiter avec de petits Julido (transcriptus ou ornatus ou "Gombi"
par exemple). Il est préférable de maintenir les conchylicoles
en groupe car ce sont fréquemment des espèces formant des
harems ou des colonies. Les Julido occuperont une zone postérieure
rocheuse alors que les conchylicoles éliront domicile dans la zone
antérieure sableuse. D'autres lamprologues de taille modérée
pourront également occuper la zone rocheuse : N. leleupi, N.
buesheri pour ne citer que ces deux espèces très populaires
mais dont il faudra peut-être surveiller l'agressivité éventuelle.